Tir d'un missile Pékin et Moscou refusent de durcir les sanctions contre Pyongyang

ATS

26.3.2022 - 03:48

L'indignation provoquée par le tir par la Corée du Nord d'un missile balistique intercontinental (ICBM) s'est heurtée jeudi devant l'ONU au refus de Pékin et Moscou de durcir les sanctions contre Pyongyang. L'engin peut frapper n'importe quelle partie des Etats-Unis.

Le Hwasong-17, dévoilé pour la première fois en octobre 2020, est surnommé "missile monstre" par les analystes (archives).
Le Hwasong-17, dévoilé pour la première fois en octobre 2020, est surnommé "missile monstre" par les analystes (archives).
ATS

26.3.2022 - 03:48

L'ambassadrice américaine auprès du Conseil de sécurité, Linda Thomas-Greenfield, a dénoncé lors de la réunion à l'ONU les «provocations de plus en plus dangereuses» de la Corée du Nord et annoncé que les Etats-Unis présenteraient une résolution en vue «de renforcer le régime de sanctions» adopté lors d'un précédent tir nord-coréen d'ICBM en 2017.

Mais Pékin et Moscou ont exclu tout durcissement. L'ambassadeur chinois Zhang Jun a même plaidé au contraire pour un «allègement des sanctions au moment opportun», tandis que la diplomate russe Anna Evstigneeva a dit redouter qu'un renforcement des sanctions «ne menace les citoyens nord-coréens avec des problèmes socio-économiques et humanitaires inacceptables».

Le missile, tiré jeudi, a volé plus haut et plus loin que tous les précédents ICBM testés par le pays doté de l'arme nucléaire. Baptisé Hwasong-17 et capable de frapper n'importe quelle partie du territoire américain, il a atterri dans la zone maritime économique exclusive du Japon.

Le «monstre»

Le Hwasong-17, dévoilé pour la première fois en octobre 2020, est surnommé «missile monstre» par les analystes. Il n'avait jamais été testé avec succès auparavant. Son lancement a entraîné de nouvelles sanctions américaines.

Les résolutions de l'ONU interdisent à la Corée du Nord, frappée par de lourdes sanctions internationales pour ses programmes nucléaire et d'armement, de procéder à des essais de missiles balistiques. Cela n'a pas empêché Pyongyang de réaliser une dizaine de tests de ce type d'armement depuis le début de l'année.

Mais il ne s'agissait pas jusqu'à présent de missiles intercontinentaux, même si Washington et Séoul soupçonnent le régime nord-coréen d'avoir testé certains systèmes d'ICBM lors de ces lancements. Pyongyang a effectué trois lancements d'ICBM en 2017. L'engin alors testé, le Hwasong-15, était capable d'atteindre les Etats-Unis.

Selon Séoul, un essai de missile par la Corée du Nord le 16 mars s'est soldé par un échec, le projectile explosant dans le ciel au-dessus de Pyongyang peu après son lancement.

Des analystes s'attendaient à ce que Pyongyang, qui célèbrera le 15 avril le 110e anniversaire de la naissance de Kim Il-sung, fondateur du pays et grand-père de l'actuel dirigeant Kim Jong-un, se livre à une démonstration de force pour marquer la fête la plus importante du calendrier politique nord-coréen.

ATS