«L'heure n'est pas au dialogue»Soutien militaire à l'Ukraine: Paris et Berlin veulent faire le forcing
dv
17.2.2023 - 17:32
Paris et Berlin se sont prononcés vendredi à Munich pour une intensification du soutien militaire ardemment réclamé par l'Ukraine pour pouvoir repousser l'invasion russe. Emmanuel Macron a constaté que l'heure n'était «pas au dialogue».
dv
17.02.2023, 17:32
ATS
Après presque un an de guerre et des dizaines de milliers de victimes dans les deux camps, aucun signe d'apaisement n'est en vue sur le front des combats, qui s'enlisent notamment à Bakhmout, et les chances d'une résolution diplomatique au conflit sont quasi nulles.
«Nous devons absolument intensifier notre soutien et notre effort pour aider à la résistance du peuple et de l'armée ukrainienne et leur permettre de mener la contre-offensive qui seule permettra des négociations crédibles aux conditions choisies par l'Ukraine», a plaidé le chef de l'Etat français Emmanuel Macron lors de la conférence sur la sécurité de Munich qui a débuté vendredi.
«Aujourd'hui, très clairement l'heure n'est pas au dialogue», a reconnu celui qui a longtemps tenté de conserver des canaux de discussion avec le président Vladimir Poutine, s'attirant parfois de vives critiques de pays européens, Ukraine en tête.
Des chars!
Et alors que l'Otan redoute une prochaine vaste offensive russe, le chancelier Olaf Scholz a de son côté appelé les pays occidentaux pouvant livrer des chars d'assaut à Kiev «à le faire vraiment», un ton inhabituellement critique de sa part.
Après avoir été pressé de toutes parts de livrer des chars Leopard 2, de fabrication allemande, le chancelier a donné fin janvier son feu vert à des livraisons de chars d'assaut par l'Allemagne mais aussi d'autres pays européens.
Mais les pourparlers ultérieurs avec les partenaires de l'Otan n'ont pas permis à ce stade de réunir les effectifs nécessaires à la constitution d'un bataillon complet, soit une trentaine, de chars 2A6, les plus modernes.
«De la vitesse»
Les dirigeants ont redit aussi qu'ils soutiendraient les Ukrainiens avec leurs alliés «aussi longtemps que nécessaire».
Intervenant avant eux via une liaison vidéo, Volodymyr Zelensky a exhorté les dirigeants mondiaux à «accélérer» leur soutien militaire.
«Nous avons besoin de vitesse. Vitesse pour conclure nos accords, vitesse des livraisons pour renforcer notre combat, vitesse des décisions pour limiter le potentiel russe. Il n'y a pas d'alternative à la vitesse, car c'est d'elle que dépend la vie», a-t-il fait
Dans ce contexte, «il n'y a pas d'alternative à la victoire de l'Ukraine. Pas d'alternative à l'Ukraine dans l'Union européenne. Pas d'alternative à l'Ukraine dans l'Otan», a lancé le chef de l'Etat ukrainien, prévenant que Vladimir Poutine pourrait poursuivre son offensive vers d'autres Etats de l'ex-bloc soviétique.
«La Russie ne peut ni ne doit gagner cette guerre et l'agression russe doit échouer, parce qu'on ne peut pas accepter la banalisation du recours illégal à la force, a abondé le président français.
Les alliés occidentaux craignent une guerre d'usure en Ukraine.
«Nous devons être préparés pour le long terme, cela peut durer de très nombreuses années», avait averti jeudi le chef de l'Otan Jens Stoltenberg dans un entretien à l'AFP.
Nouvelles sanctions
Les pays occidentaux soutiennent l'Ukraine en lui envoyant des armes, et par des sanctions économiques à l'encontre de la Russie.
A cet égard, Washington et ses alliés préparent l'adoption d'"un nouveau gros paquet de sanctions» «autour du 24 février», date anniversaire de l'offensive russe contre l'Ukraine, a indiqué jeudi Victoria Nuland, secrétaire d'Etat adjointe aux affaires politiques.
Les chefw de la diplomatie du G7 doivent se réunir samedi en marge de la conférence sur la sécurité.
Les alliés ont déjà imposé des sanctions drastiques contre la Russie depuis son invasion de l'Ukraine frappant au plus haut niveau de l'Etat russe, ainsi que son industrie, ses banques et le secteur pétrolier.
Viola Amherd et Ignazio Cassis
Plus de 150 représentants gouvernementaux se retrouvent pour cette conférence de trois jours consacrée aux questions de sécurité internationale qui se tient chaque année à Munich. La Suisse y est représentée par deux conseillers fédéraux: Ignazio Cassis et Viola Amherd.
Le chef de la diplomatie chinoise Wang Yi, la vice-présidente américaine Kamala Harris, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken ainsi que le chef de l'Otan Jens Stoltenberg, qui quittera ses fonctions à l'automne, sont aussi présents.