Partygate Des photos relancent les accusations contre Johnson

ATS

24.5.2022 - 16:18

Des photos du premier ministre britannique Boris Johnson partageant un verre à Downing Street en 2020, en plein confinement, ont relancé les accusations de mensonges contre lui, juste avant la publication très attendue d'un rapport sur le «partygate».

Des photos montrant Boris Johnson en train de trinquer en plein confinement relancent les accusations de mensonges à son encontre (Archives).
Des photos montrant Boris Johnson en train de trinquer en plein confinement relancent les accusations de mensonges à son encontre (Archives).
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Ces photos publiées lundi soir par ITV News ont été prises lors d'un pot de départ pour le chef de la communication Lee Cain le 13 novembre 2020, soit quelques jours après l'annonce d'un second confinement en Angleterre.

On y voit Boris Johnson lever son verre et discuter avec plusieurs personnes autour d'une table sur laquelle se trouvent plusieurs bouteilles de vin et de la nourriture.

Ce pot de départ avait fait l'objet d'une enquête de police, comme d'autres événements festifs organisés dans les cercles du pouvoir pendant la pandémie de coronavirus, un scandale baptisé «partygate».

Interrogé au Parlement sur le rassemblement de novembre, Boris Johnson avait assuré qu'il n'y avait pas eu de fête à cette date et qu'il était certain que les règles n'avaient pas été enfreintes.

Tentative de mensonges

Il a reçu une amende de la police pour avoir participé à une fête d'anniversaire surprise pour ses 56 ans en juin 2020 à Downing Street mais n'a pas été sanctionné pour ce pot de départ, ce qui a relancé les critiques.

La cheffe adjointe du Parti travailliste, Angela Rayner, a jugé «stupéfiant» que le dirigeant conservateur n'ait pas reçu d'amende pour ce rassemblement «qui ne ressemblait pas particulièrement à du travail», a-t-elle déclaré à ITV.

Circonstance aggravante, selon Angela Rayner, Boris Johnson «savait qu'il avait enfreint les règles (...) et pourtant il a essayé de s'en tirer. Il a essayé de mentir au public britannique, et il a essayé de mentir au Parlement».

126 amendes

Le ministre des Transports, Grant Shapps, a défendu Boris Johnson sur SkyNews. Décrivant les photos, M. Shapps a dit qu'il avait l'impression que M. Johnson «descend en sortant du bureau, remercie le personnel et lève son verre, et ne voit pas ça comme une fête».

S'est ajouté à ces photos des déclarations d'employés de Downing Street décrivant à la BBC, sous couvert d'anonymat, des fêtes régulières, avec selon eux l'accord implicite de Boris Johnson. L'un d'eux a affirmé que lors du pot de départ en novembre 2020, «il y avait environ 30 personnes, sinon plus, dans une pièce. Tout le monde était debout côte à côte, certaines personnes sur les genoux les unes des autres».

L'enquête policière est désormais terminée et un total de 126 amendes ont été infligées pour des événements qui se sont produits à huit dates différentes, allant du 20 mai 2020 au 16 avril 2021.

Mais la publication d'un rapport de la haute fonctionnaire Sue Gray sur le «partygate» est attendue dans les prochains jours et pourrait fournir des détails et des photos sur les différents événements, apportant de l'eau au moulin des critiques.

Le quotidien The Times affirme que Boris Johnson a fait pression sur Sue Gray pour qu'elle ne publie pas ce rapport, ce qu'a démenti mardi un porte-parole de Downing Street.

Une enquête parlementaire débutera ensuite, visant à déterminer si Boris Johnson a sciemment trompé les députés dans cette affaire, en affirmant à maintes reprises à la Chambre des Communes que toutes les règles avaient été respectées.