Espagne Pas d'enquête sur Juan Carlos

ATS

10.3.2020 - 18:55

Le roi émérite Juan Carlos aurait reçu, en 2008, 100 millions de dollars de la part du roi d'Arabie saoudite Abdallah sur un compte en Suisse (archives).
Le roi émérite Juan Carlos aurait reçu, en 2008, 100 millions de dollars de la part du roi d'Arabie saoudite Abdallah sur un compte en Suisse (archives).
Source: KEYSTONE/EPA EFE/KIKO HUESCA

La Chambre des députés espagnole a refusé mardi l'ouverture d'une enquête parlementaire sur des soupçons de corruption visant l'ancien roi Juan Carlos. Cette procédure avait été réclamée à la suite d'informations sur une enquête ouverte en Suisse.

«Le bureau de la chambre des députés n'a pas accepté la demande» déposée par le parti de gauche radicale Podemos, a-t-on appris auprès de la chambre basse. Tous les membres de cet organe exécutif ont voté contre, à l'exception de ceux de Podemos. Ce parti ouvertement républicain est entré en janvier dans un gouvernement de coalition avec les socialistes du Premier ministre Pedro Sanchez.

Plusieurs autres partis de gauche ou indépendantistes catalans avaient emboîté le pas de Podemos en demandant eux aussi cette commission.

100 millions en Suisse

Cette demande fait suite à des informations publiées il y a une semaine par La Tribune de Genève. Le quotidien du bout du lac a affirmé que Juan Carlos avait reçu, en 2008, 100 millions de dollars de la part du roi d'Arabie saoudite Abdallah sur le compte en Suisse d'une entité panaméenne dont il était l'unique bénéficiaire.

En 2012, une partie de cette somme, 65 millions d'euros, a été donnée par le roi à son ancienne maîtresse, Corinna zu Sayn-Wittgenstein. Citant des sources proches du dossier, la Tribune de Genève a affirmé que ces transactions étaient au centre d'une enquête pénale ouverte en 2018 à Genève pour «soupçons de blanchiment d'argent aggravé».

«Opacité» dénoncée

Podemos avait déjà demandé avant d'être au pouvoir la formation d'une telle commission, mais s'était heurté au refus des socialistes et de la droite. Juan Carlos est protégé par son immunité durant ses années à la tête de l'Etat (de 1975 à 2014).

«Nous ne partageons pas cette décision. L'opacité qui entoure le roi émérite est préjudiciable à la démocratie et ne fait que fournir des raisons à ceux qui aspirent à abolir la monarchie», a réagi mardi le député de Podemos Jaume Asens sur Twitter.

Juan Carlos a abdiqué en 2014 en faveur de son fils Felipe, après 39 ans de règne dont la fin a été entachée par des scandales.

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