Ignazio Cassis«Il ne peut pas y avoir de processus de paix en Ukraine sans la Russie»
olpe, ats
23.4.2024 - 15:09
Il ne peut pas y avoir de processus de paix en Ukraine sans la Russie, a déclaré le conseiller fédéral Ignazio Cassis mardi à Berne. «La Russie doit monter à bord», a-t-il dit en vue de la Conférence sur la paix en juin au Bürgenstock (NW).
olpe, ats
23.04.2024, 15:09
23.04.2024, 15:56
ATS
Le conseiller fédéral en charge des Affaires étrangères s'exprimait avant sa rencontre avec son homologue autrichien Alexander Schallenberg.
M. Cassis n'a pas souhaité commenter les récentes déclarations de son homologue russe Sergueï Lavrov, qui avait qualifié la Suisse de «pays hostile». Il a réitéré l'attachement suisse à la neutralité: «C'est une neutralité au sens militaire. Nous n'envoyons pas d'armes ni de troupes en Ukraine. Mais il ne s'agit pas d'une neutralité de valeurs», a précisé M. Cassis.
Les préparatifs pour la Conférence de paix du Bürgenstock vont bon train. Les invitations ne sont pas encore envoyées, il reste quelques détails à régler qui le seront au cours des prochains jours. «Le dialogue avec l'Inde et la Chine, avec les pays du Sud global est très important», a dit encore le conseiller fédéral.
«L'objectif de la conférence sera d'ouvrir un processus de paix. Nous n'avons pas la garantie d'un succès. Mais l'alternative serait de ne rien faire», a insisté Ignazio Cassis. Faire «un pas en avant, lancer le dialogue» serait déjà une bonne chose, sachant qu'aucun processus de paix n'est actuellement engagé nulle part sur l'Ukraine.
L'ami autrichien
Alexander Schallenberg – qui est né à Berne – a lui aussi souligné que la neutralité autrichienne ne signifiait nullement indifférence. Il a évoqué une «communauté de valeurs». Avec la Suisse, celle-ci est particulièrement forte, a-t-il laissé entendre, évoquant une amitié précieuse en cette période de «tensions multiples».
La Suisse peut toujours s'appuyer sur une «collaboration solide et dynamique avec l'Autriche», a indiqué M. Cassis, dans une atmosphère détendue entre deux hommes qui se connaissent bien. Vienne a toujours été du côté helvétique quand il s'est agi de laisser ouverte ou de rouvrir la porte aux chercheurs suisses, dans le cadre des relations avec l'UE.
Un aboutissement (des négociations bilatérales) serait favorable pour toutes les parties, a ajouté M. Cassis. Les deux pays s'efforcent aussi de faciliter le rapprochement avec les Etats des Balkans qui ne sont pas membres de l'UE, notamment en lien avec les tensions au Kosovo.
Les deux ministres devaient esquisser aussi dans leurs discussions la situation difficile de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), dont le siège est à Vienne et qui est mise à mal par la guerre en Ukraine.