Conflit israélo-palestinien Pas de répit sur le terrain, l'offensive diplomatique s'intensifie

ATS

18.5.2021 - 20:34

Bombardements israéliens et salves de roquettes du Hamas palestinien ont fait des morts supplémentaires mardi, et les violences se sont ravivées en Cisjordanie. De son côté, la communauté internationale intensifie ses efforts pour tenter de faire cesser l'escalade.

Image d'illustration 
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KEYSTONE/EPA/ALAA BADARNEH

Keystone-SDA

Les Palestiniens de Cisjordanie ont organisé mardi une journée de grève générale et de «colère» en solidarité avec Gaza, qui a été très largement suivie. En marge de ces rassemblements, qui ont dégénéré en affrontements avec l'armée, deux Palestiniens ont été tués et des soldats israéliens blessés par balle.

Depuis le début du nouveau cycle de violences armées entre l'Etat hébreu et des groupes de Gaza le 10 mai, au moins 230 personnes, en grande majorité des Palestiniens, ont été tuées. Les raids israéliens se sont poursuivis sur l'enclave palestinienne de la bande de Gaza, laissant de plus en plus d'immeubles éventrés, ont constaté des journalistes de l'AFP.

A peine ouvert quelques heures, le point de passage de Kerem Shalom a été refermé mardi par Israël après des tirs d'obus palestiniens, faisant faire demi-tour aux camions de l'aide internationale chargés de vivres, de médicaments et d'essence.

40'000 déplacés

A la crise sécuritaire s'ajoute le risque d'une crise humanitaire, avec près de 40'000 Palestiniens déplacés et 2500 personnes ayant perdu leur maison dans les bombardements, et un risque de pénurie alimentaire et sanitaire, selon les agences humanitaires internationales.

Côté israélien, deux ouvriers thaïlandais ont été tués dans l'après-midi par des tirs de missiles depuis Gaza vers le sud du pays, a annoncé la police. En neuf jours, 3500 roquettes ont été tirées dont environ 90% ont été interceptées par le système de défense anti-aérien israélien, selon l'armée.

Depuis le début des hostilités armées, 213 Palestiniens ont été tués à Gaza et plus de 1440 blessés, selon un bilan palestinien. En Israël, douze personnes ont été tuées et 294 blessées par des tirs de roquettes.

Refus américain

Le Conseil de sécurité de l'ONU devait se réunir une quatrième fois en urgence mardi, alors que les Etats-Unis refusent toujours l'adoption d'une déclaration appelant à «une cessation des violences».

Le président américain Joe Biden a exprimé pour la première fois son soutien à un «cessez-le feu», lors d'un nouvel entretien téléphonique lundi avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

Le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, a menacé de tirer de nouvelles roquettes vers Tel-Aviv si l'aviation israélienne ne cessait «pas de cibler des civils», tandis que ses missiles visaient par dizaines le sud d'Israël.

L'armée israélienne a dit avoir ciblé ce qu'elle appelle «le métro», des tunnels souterrains permettant selon Israël au mouvement islamiste de faire circuler ses munitions, ainsi que des maisons de commandants du Hamas. Elle a affirmé que certaines servaient à «stocker des armes».

Plusieurs canaux de médiation

Sur le front diplomatique, le président palestinien Mahmoud Abbas a plaidé devant l'émissaire américain Hady Amr en visite en Cisjordanie pour une «intervention» de Washington. La porte-parole de la Maison Blanche Jen Psaki a défendu l'approche diplomatique «discrète» mais «intensive» de Washington.

Plusieurs canaux de médiation ont été ouverts. Les présidents français et égyptien Emmanuel Macron et Abdel Fattah Al-Sissi, qui travaillent à une médiation, ont de nouveau discuté mardi avec en plus le roi Abdallah II de Jordanie, selon la présidence française. Une seconde médiation est également en cours, via l'ONU, aidé du Qatar et de l'Egypte.

De son côté, le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a appelé à «un arrêt immédiat de toutes les violences et à la mise en oeuvre d'un cessez-le-feu», à l'issue d'une réunion en urgence des ministres des Affaires étrangères de l'UE.