Le point Pilonages israéliens meurtriers à Gaza, pessimisme sur une trêve

ch

18.2.2024 - 20:11

L'armée israélienne a mené dimanche de nouvelles frappes meurtrières sur la bande de Gaza. Les perspectives de trêve avec le mouvement palestinien Hamas s'éloignent, plus de quatre mois après le début de la guerre.

Keystone-SDA, ch

Les Etats-Unis, principal allié d'Israël, ont menacé de bloquer un nouveau projet de résolution au Conseil de sécurité de l'ONU exigeant «un cessez-le-feu humanitaire immédiat». Cela alors que les bombardements israéliens ont fait près de 29'000 morts (28'985), en grande majorité des civils dans le territoire palestinien depuis le 7 octobre, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Ce jour-là, des commandos du mouvement islamiste palestinien infiltrés depuis Gaza ont mené une attaque sur territoire israélien durant laquelle plus de 1160 personnes ont été tuées en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes.

Jurant de détruire le Hamas, Israël a depuis soumis le territoire de 362 km2 où s'entassent 2,4 millions de Palestiniens, à un déluge de feu avant de lancer une offensive terrestre le 27 octobre qui a permis à ses soldats d'avancer du nord vers le sud de la bande de Gaza. Outre le lourd bilan humain, les destructions sont colossales et la crise humanitaire catastrophique selon l'ONU.

Rafah en ligne de mire

Malgré des appels à un cessez-le-feu humanitaire et à épargner la population civile, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu reste déterminé à poursuivre la guerre contre le Hamas.

En ligne de mire: la ville de Rafah, adossée à la frontière fermée de l'Egypte, qui abrite près de 1,5 million de personnes, la plupart des déplacés, vivant dans des conditions très dures.

«Quiconque veut nous empêcher de mener une opération à Rafah nous dit en fait de perdre la guerre. Je ne vais pas céder à cela», a dit l'Israélien samedi soir.

Près de 130 morts en 24 heures

Ces dernières 24 heures, Rafah et la ville de Khan Younès, situées dans le sud de la bande de Gaza et distantes de quelques kilomètres, ainsi que d'autres secteurs du territoire palestinien ont été la cible de bombardements israéliens qui ont fait 127 morts, a indiqué dimanche le ministère de la Santé du Hamas.

Appuyés par l'armée de l'air, les soldats israéliens concentrent depuis des semaines leurs opérations au sol à Khan Younès, ville natale du chef du Hamas à Gaza, Yahia Sinouar, cerveau présumé de l'attaque du 7 octobre.

Malades morts faute d'électricité

A l'hôpital Nasser de la ville transformée en champ de ruines, sept malades dont un enfant sont morts depuis vendredi à cause de coupures d'électricité, selon le ministère de la Santé du Hamas. «70 membres du personnel médical dont des médecins des soins intensifs» ont été arrêtés, a-t-il ajouté.

Les soldats ont pénétré jeudi dans l'hôpital sur la base de renseignements selon lesquels des otages y sont retenus et ont arrêté une centaine de personnes.

Dimanche, l'armée a indiqué que ses soldats y avaient trouvé «des cartons de médicaments (envoyés par Israël) avec les noms d'otages israéliens. Les boîtes de médicaments étaient fermées et n'ont pas été données aux otages».

«Nous faisons tout ce que nous pouvons pour garantir que l'hôpital continue de fonctionner», a dit un porte-parole de l'armée Richard Hecht, en affirmant que «du carburant et des provisions d'oxygène y avaient été livrés».

Menace de veto US sur un cessez-le-feu

Face à cette guerre dévastatrice qui a déplacé 1,7 million d'habitants, l'Algérie a demandé un vote mardi sur un projet de résolution du Conseil de sécurité. Le texte appelle à un «cessez-le-feu humanitaire immédiat», «refuse le déplacement forcé de la population civile palestinienne» et demande la libération de tous les otages.

Le 7 octobre, environ 250 personnes avaient été emmenées à Gaza. Selon Israël, 130 y sont encore retenus, dont 30 seraient mortes.

Les Etats-Unis ont menacé de mettre leur veto au texte algérien, répétant qu'un vote pourrait «aller à l'encontre» des négociations impliquant les médiateurs égyptien, américain et qatari en vue d'une trêve et d'une libération d'otages.

Mais le Premier ministre du Qatar Mohammed ben Abdelrahmane al-Thani a affirmé samedi que ces pourparlers n'avaient «pas été très prometteurs ces derniers jours».

«Un génocide»

«Ce qui se passe dans la bande de Gaza n'est pas une guerre, c'est un génocide», a accusé le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, en comparant l'offensive israélienne à l'extermination des Juifs par les nazis.

Benjamin Netanyahu a dénoncé des propos «honteux et graves» et son ministre de la Défense Yoav Gallant a accusé le Brésil de «soutenir» le Hamas.

Netanyahu contre un accord

M. Lula a aussi réitéré son appel à un règlement du conflit israélo-palestinien vieux de plusieurs décennies sur la base de deux Etats, israélien et palestinien, comme le préconise une grande partie de la communauté internationale.

Mais dimanche, le gouvernement Netanyahu a adopté à l'unanimité une déclaration stipulant qu'Israël «rejette les diktats internationaux au sujet d'un accord définitif avec les Palestiniens» et a estimé qu'une «reconnaissance d'un Etat palestinien après le massacre du 7 octobre constituerait une immense récompense au terrorisme».

Des Israéliens veulent bloquer l'aide à Gaza

Alors que l'aide humanitaire entre au compte-gouttes dans la bande de Gaza assiégée, des manifestants israéliens ont tenté de bloquer les camions d'aides venant d'Egypte en route vers Rafah via le territoire israélien.

Séparée de la bande de Gaza par le territoire israélien, la Cisjordanie occupée par Israël depuis 1967 en violation du droit international a elle été le théâtre de nouvelles violences. Deux Palestiniens ont été tués dans un raid des forces israéliennes, selon l'Autorité palestinienne.Palestiniens ont été tués dans un raid des forces israéliennes, selon l'Autorité palestinienne.