Conflit Liban/Israël Escalade «très dangereuse» à la frontière

ATS

6.8.2021 - 10:57

La Force intérimaire des Nations Unies au Liban (Finul) a qualifié vendredi l'escalade militaire entre Israël et le mouvement chiite pro-Iran Hezbollah à la frontière libano-israélienne de «situation très dangereuse», appelant à un cessez-le-feu «immédiat».

Un soldat libanais près de la frontière avec Israël (image d'illustration)
Un soldat libanais près de la frontière avec Israël (image d'illustration)
KEYSTONE

«C'est une situation très dangereuse, avec des actes d'escalade observés des deux côtés au cours des deux derniers jours», a averti la Finul dans un communiqué. Le commandant de la mission onusienne, le général Stefano Del Col, a affirmé être en contact avec les parties concernées, les appelant à «cesser immédiatement le feu».

Plus de 10 roquettes tirées

Plus de 10 roquettes ont été tirées vendredi du Liban vers Israël, a indiqué l'armée israélienne, deux jours après un incident similaire auquel l'aviation de l'Etat hébreu avait répliqué en menant des frappes sur le sol libanais, pour la première fois depuis des années.

«Plus de 10 roquettes ont été tirées du Liban vers le territoire israélien. La plupart des roquettes ont été interceptées par le système de défense aérienne», a rapporté l'armée dans un communiqué, précisant que les autres projectiles étaient tombés dans des zones non-habitées.

Le Hezbollah libanais revendique l'attaque

Le puissant mouvement libanais Hezbollah a déclaré vendredi avoir tiré des dizaines de roquettes sur des territoires dans la région contestée du plateau du Golan occupé par Israël depuis 1967, à la suite de frappes aériennes israéliennes sur le sud du Liban.

«En réponse aux raids aériens israéliens, la Résistance islamique a bombardé avec des dizaines de roquettes un territoire près des positions des forces d'occupation israéliennes dans la région des fermes de Chebaa», appellation libanaise de ce secteur, a déclaré le groupe dans un communiqué.

Un correspondant de l'AFP dans le sud du Liban a déclaré avoir entendu plusieurs explosions et vu de la fumée s'élever de la zone contestée des fermes de Chebaa.

Israël a mené des frappes sur le Liban en réponse

Peu de temps après la revendication faite par le Hezbollah, l'armée israélienne a déclaré avoir mené des frappes de représailles contre le Liban pour la deuxième journée consécutive.

«L'armée israélienne est en train de frapper les sources de lancement (des roquettes) au Liban», a indiqué un communiqué de l'armée, peu après le lancement de plus de 10 projectiles en direction de l'Etat hébreu, dont la plupart ont été interceptés selon les forces israéliennes.

Jeudi, l'aviation israélienne avait revendiqué ses premiers raids aériens depuis des années au Liban, affirmant avoir visé des sites de lancement de roquettes après des tirs depuis le sud du ce pays voisin vers le nord d'Israël.

L'aviation israélienne bombarde régulièrement des positions présumées du Hamas palestinien dans la bande de Gaza et mène aussi des frappes en Syrie voisine, où elle cible des positions de forces pro-iraniennes.

Mais ses dernières frappes aériennes connues au Liban remontent à 2014, avait confirmé à l'AFP l'armée israélienne.

En 2006, la dernière grande confrontation entre Israël et le Hezbollah avait fait plus de 1.200 morts côté libanais, en majorité des civils, et 160 côté israélien, en majorité des militaires.

La dernière montée de tension entre les deux camps remonte à 2019, lorsque le Hezbollah a pris pour cible un véhicule militaire israélien en représailles à deux attaques «israéliennes» le visant en Syrie et au Liban.

À l'époque, le parti chiite avait promis de répliquer à la mort de deux de ses membres lors d'un raid israélien près de Damas, accusant aussi Israël d'avoir lancé une attaque au drone dans la banlieue sud de Beyrouth, son principal bastion dans la capitale libanaise.

Jeudi, le commandant de la mission onusienne, le général Stefano Del Col, a tenu une réunion tripartite avec des responsables militaires des deux pays dans des locaux de la Finul à Naqoura (sud du Liban).

«Dans cette période d'instabilité régionale, le rôle de coordination et de liaison de la Finul doit plus que jamais être respecté par toutes les parties», a-t-il déclaré, selon un communiqué.