Syrie Plus de 200 morts en trois jours en Syrie

ATS

26.11.2018 - 17:14

Les Forces démocratiques syriennes (FDS) veulent chasser les djihadistes de l'EI de leur dernier réduit en Syrie (image d'illustration).
Les Forces démocratiques syriennes (FDS) veulent chasser les djihadistes de l'EI de leur dernier réduit en Syrie (image d'illustration).
Source: KEYSTONE/EPA/STR

Plus de 200 personnes, en majorité des combattants, ont péri en trois jours en Syrie dans une bataille déclenchée par un assaut du groupe Etat islamique (EI) qui a infligé ses plus lourdes pertes à une force soutenue par Washington, selon une ONG lundi.

Cette bataille, qui a duré de vendredi à dimanche dans un secteur de la province de Deir Ezzor (est), démontre encore une fois la capacité de l'EI à frapper malgré les revers subis.

L'organisation djihadiste a mobilisé 500 combattants dont des kamikazes dans l'assaut contre les Forces démocratiques syriennes (FDS), fer de lance de la lutte contre l'EI et soutenues par la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Combats acharnés

Les attaques contre des positions des FDS, composées essentiellement de combattants kurdes, dans plusieurs villages, ont provoqué des combats acharnés. Les djihadistes ont finalement dû se retirer après une contre-attaque des FDS appuyées par l'aviation de la coalition, a précisé l'ONG.

L'OSDH a fait état de la mort de 92 membres des FDS, de 61 djihadistes et de 51 civils, dont 19 enfants, qui seraient des membres des familles des combattants de l'EI. Les pertes des FDS sont les plus importantes jamais infligées par l'EI à cette alliance en une seule bataille, a précisé la même source.

Un porte-parole des FDS avait confirmé "une série d'attaques" de l'EI mais assuré que les "terroristes" avaient essuyé des pertes humaines et battu en retraite. Les FDS qui veulent chasser les djihadistes de leur dernier réduit composé notamment des localités de Hajine, Soussa et Al-Chaafa, rapportent rarement les pertes dans leurs rangs.

De son côté, la coalition antidjihadistes menée par Washington a affirmé avoir dû limiter ses frappes aériennes en raison des conditions climatiques.

Pas une tâche facile

Pour Tore Hamming, spécialiste du djihadisme à l'European University Institute basé en Italie, "il serait erroné de penser que chasser l'EI de toutes ses positions dans l'est de Deir Ezzor serait une tâche facile".

"La région est un mélange de zones désertiques et de petites localités, ce qui rend extrêmement difficile son isolement par rapport à d'autres villes comme Mossoul (Irak) et Raqa (Syrie), plus faciles à encercler". Les djihadistes "connaissent très bien la région" et "savent qu'ils seront soit tués, soit capturés (...)".

Les FDS mènent depuis septembre une offensive contre l'ultime réduit de l'EI dans Deir Ezzor. Elles avaient été contraintes fin octobre de reculer et céder toutes les positions conquises auparavant, après des contre-attaques meurtrières de l'EI.

Peu après, les FDS avaient annoncé un arrêt temporaire de leur offensive, en raison de bombardements menés par leur ennemi turc, contre des positions militaires kurdes dans le nord syrien. Dix jours plus tard toutefois, l'opération à Deir Ezzor avait été relancée.

Attaque chimique présumée

Sur un autre front de la guerre, le pouvoir syrien a accusé des groupes "terroristes" - un terme qui ne fait pas de distinction entre djihadistes et rebelles - d'avoir mené une attaque chimique samedi à Alep, mais une importante coalition rebelle a démenti toute implication.

Dans un pays ravagé depuis 2011 par une guerre qui a fait plus de 360'000 morts, c'est le pouvoir de Bachar al-Assad qui a été le plus souvent accusé d'avoir utilisé l'arme chimique lors d'attaques souvent meurtrières. Les médias étatiques ont fait état d'une centaine de cas de suffocation à Alep dont la plupart ont quitté l'hôpital, selon l'OSDH.

En représailles, l'aviation de l'allié russe a frappé des positions djihadistes et rebelles près d'Alep, cité aux mains du régime, d'après l'OSDH.

L'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) a dit étudier les conditions de sécurité sur place avant d'ouvrir une éventuelle enquête sur l'attaque chimique présumée.

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