Venezuela Plus de 5000 Vénézuéliens partis chaque jour

ATS

14.12.2018 - 14:24

L'ONU veut aider des millions de Vénézuéliens dans 16 pays de la région (archives).
L'ONU veut aider des millions de Vénézuéliens dans 16 pays de la région (archives).
Source: KEYSTONE/AP/ARIANA CUBILLOS

Plus de 5000 Vénézuéliens ont quitté leur pays chaque jour en 2018 en raison de la crise politique et économique. Dans son appel sur la région vendredi à Genève, l'ONU s'attend à 5,3 millions de réfugiés et de migrants de ce pays en Amérique latine d'ici fin 2019.

Actuellement, ce nombre dépasse 3,2 millions dans 16 pays, en augmentation depuis début janvier. Un peu plus de 10% ont demandé l'asile. La Colombie est le premier pays d'accueil.

"C'est un séisme humanitaire", a affirmé devant la presse l'émissaire commun du Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) et de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) Eduardo Stein. Il relève la "remarquable" solidarité des Etats alors que "la région n'était pas préparée".

L'OIM et le HCR demandent avec une centaine d'institutions près de 740 millions de dollars pour aider environ 2,8 millions de personnes, déplacés mais aussi communautés d'accueil. Le plan présenté vendredi doit "compléter" le dispositif des pays. Outre la nourriture et les soins, l'assistance doit porter notamment aussi sur l'accès à l'éducation et de nombreux autres dispositifs.

Après l'annonce du président élu du Brésil Jair Bolsonaro qu'il retirerait dès janvier le soutien de son pays au nouveau Pacte mondial des migrations, le directeur général de l'OIM Antonio Vitorino n'est pas inquiet. "Nous continuerons à travailler avec tous" les gouvernements quelle que soit leur position sur cet accord non contraignant.

Deux pactes mondiaux salués

Mais M. Stein ne s'attend pas à ce que l'attitude brésilienne d'accueil des Vénézuéliens "change" avec le prochain président. Les Etats eux-mêmes "nous ont demandé d'augmenter" le dispositif, ajoute le Haut commissaire Filippo Grandi. Selon lui, le plan régional rassemble les composantes aussi bien du Pacte mondial sur les migrations que de celui sur les réfugiés qui doit être approuvé lundi à New York. Il montre à quel point les deux arrangements sont "pertinents", dit-il.

Il doit faire le lien entre l'assistance d'urgence comme de la nourriture et une aide à plus long terme, ajoute M. Grandi. Les deux institutions ne prévoient pas un retour à "moyen terme" des réfugiés et migrants dans leur pays. Etant donné que la volonté des Etats de les aider pourrait diminuer, il faut que ces personnes puissent devenir des "contributeurs productifs", estime M. Vitorino.

Autre problème, le nouveau mandat du président vénézuélien Nicolas Maduro doit démarrer début janvier. Environ 40 pays ont affirmé qu'ils ne le reconnaîtraient pas et il faudra voir comment ils se positionnent sur ce plan régional.

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