Israël et le Hamas Plus de 60 morts dans les affrontements entre Israël et le Hamas

ATS

12.5.2021 - 21:01

Plus de 1000 roquettes tirées vers Israël, des frappes continues sur la bande de Gaza et au moins 62 morts depuis lundi: l'affrontement armé entre le Hamas et l'Etat hébreu ne donnait mercredi aucun signe d'apaisement et fait craindre une «guerre à grande échelle».

Fumée sur un bâtiment à Gaza après une attaque aérienne de l'armée Israëlienne le 12 mai 2021.
Fumée sur un bâtiment à Gaza après une attaque aérienne de l'armée Israëlienne le 12 mai 2021.
KEYSTONE/AP Photo/Adel Hana

Keystone-SDA

L'armée israélienne a annoncé la mort d'un soldat, le premier dans cette nouvelle flambée de violences, dans un tir effectué par le Hamas depuis l'enclave palestinienne. Son décès porte à six le nombre de personnes tuées en Israël depuis le déclenchement des hostilités lundi.

A Gaza, 56 personnes sont mortes dans des frappes israéliennes, dont quatorze enfants. Il y a également eu trois morts en Cisjordanie dans des incidents distincts avec l'armée.

La branche armée du Hamas a confirmé la mort de plusieurs de ses commandants dans des frappes israéliennes sur Gaza. Les services israéliens affirment avoir tué au total une «dizaine» de responsables du Hamas, ainsi que des cadres du Jihad islamique, second groupe islamiste armé de la bande de Gaza, dans des raids menés depuis lundi soir.

Un millier de roquettes

Pour l'armée, les frappes sur Gaza se veulent une riposte aux «plus de 1000 roquettes» lancées par différents groupes armés vers l'Etat hébreu depuis lundi. Sur ce total, 850 roquettes ont touché Israël ou ont été interceptées par le système de défense antiaérien, les autres se sont écrasées à Gaza, selon le ministère de la Défense.

Le Hamas a également affirmé avoir tiré quinze roquettes en direction de la ville israélienne de Dimona, où se trouve un réacteur nucléaire. L'installation est cependant considérée comme bien protégée.

Les violences font suite aux troubles du week-end sur l'esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l'islam et site le plus sacré du judaïsme, à Jérusalem-Est.

Pas de trêve sans «calme durable»

Aucune trêve n'est envisageable tant qu'un «calme durable» n'est pas assuré, a prévenu le ministre israélien de la Défense Benny Gantz, alors que des dommages inégalés depuis la dernière guerre de Gaza en 2014 ont été constatés en Israël.

L'inquiétude grandit au sein de la communauté internationale. Le Conseil de sécurité de l'ONU a tenu mercredi une nouvelle réunion d'urgence à huis clos. Mais, comme lundi, il n'est pas parvenu à s'entendre sur une déclaration en raison d'une opposition persistante des Etats-Unis à l'adoption de tout texte, selon des diplomates.

Israël et le Hamas se dirigent vers une «guerre à grande échelle», a averti mardi l'émissaire de l'ONU Tor Wennesland: «Une guerre à Gaza serait dévastatrice et ce sont les gens ordinaires qui en paieraient le prix», a-t-il ajouté.

Dans ce contexte, les Etats-Unis ont annoncé mercredi l'envoi d'un émissaire pour exhorter Israéliens et Palestiniens à la désescalade. Ils ont exhorté Israël à faire «tout son possible pour éviter les victimes civiles» La Suisse et l'UE ont appelé à l'arrêt immédiat des violences et la France à tout mettre en oeuvre pour éviter un nouveau «conflit meurtrier».

Crimes de guerre redoutés

Outre le nombre croissant de morts, on dénombre au moins 335 blessés du côté palestinien et plus d'une centaine du côté israélien. «Si (Israël) veut une escalade, la résistance est prête et si (Israël) veut arrêter, nous sommes prêts aussi», a indiqué le chef du Hamas Ismaïl Haniyeh, appelant les forces israéliennes à se retirer de l'esplanade des Mosquées.

Préoccupée par l'escalade, la procureure en chef de la Cour pénale internationale (CPI) Fatou Bensouda a déclaré que des «crimes» pourraient avoir été commis.

«Pogrom»

Des violences ont aussi gagné des villes israéliennes mardi soir: à Lod, cité mixte juive et arabe du centre du pays, l'état d'urgence a été décrété et un couvre-feu imposé de mercredi 20h00 jusqu'à jeudi 04h00, après que la police a fait état d'émeutes par la minorité arabe.

Le président israélien Reuven Rivlin a dénoncé un «pogrom», tandis que certains observateurs craignaient une aggravation des troubles civils après que des manifestants ont notamment brûlé des voitures, affronté la police israélienne et attaqué des automobilistes juifs dans plusieurs villes mixtes.