GazaPlus de 60 nouveaux morts sous les bombes israéliennes
ATS
15.1.2024 - 08:22
Plus de 60 Palestiniens ont été tués à travers la bande de Gaza dans des bombardements israéliens «intenses» menés dans la nuit de dimanche à lundi, selon un communiqué du gouvernement du Hamas. Des dizaines de personnes ont été blessées.
Keystone-SDA
15.01.2024, 08:22
15.01.2024, 11:39
ATS
Les violences meurtrières en Cisjordanie occupée par Israël depuis 1967 en violation du droit international et le long de la frontière entre Israël et le Liban, ainsi que les frappes américaines contre les rebelles yéménites Houthis soutenus par l'Iran qui menacent le trafic maritime international en mer Rouge font craindre une escalade du conflit au-delà de la bande de Gaza.
La guerre entre Israël et le Hamas a été déclenchée par une attaque du mouvement islamiste palestinien le 7 octobre depuis la bande de Gaza, qui a fait environ 1140 morts sur le sol israélien, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes.
Quelque 250 personnes ont alors été prises en otages, et 132 sont toujours à Gaza, dont au moins 25 auraient été tuées, selon les autorités israéliennes. Une centaine ont été libérées en vertu d'une trêve fin novembre.
En représailles, Israël a juré d'"anéantir" le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007. Dans la bande de Gaza, le conflit a fait près de 24'000 morts, principalement des femmes, des adolescents et des enfants, selon le dernier bilan du ministère de la Santé du Hamas.
Hôpitaux et écoles visés
L'armée israélienne accuse les militants du Hamas d'opérer à partir d'installations civiles ou de tunnels situés sous celles-ci, ce que dément le mouvement.
«Plus de 60 martyrs et des dizaines de blessés dans de nouveaux massacres commis cette nuit et à l'aube par les forces d'occupation», a écrit lundi le Bureau de presse du gouvernement du Hamas, ajoutant que deux hôpitaux, une école et des «dizaines» d'habitations avaient également été touchés, selon la même source.
L'armée israélienne a affirmé de son côté que ses forces avaient frappé «deux terroristes chargeant des armes dans un véhicule» à Khan Younès, la principale ville du sud de Gaza, et attaqué «un centre de commandement du Hamas» puis saisi des armes.
Selon le communiqué du Hamas, les frappes et les bombardements d'artillerie ont visé les villes de Khan Younès et Rafah (sud), où l'armée israélienne concentre désormais son offensive, ainsi que d'autres zones du territoire assiégé.
«Ni nourriture ni eau ni chauffage»
Les 2,4 millions d'habitants de la bande de Gaza manquent de tout, nourriture, médicaments et carburant. L'ONU estime que 1,9 million de personnes ont dû quitter leur foyer.
«Il n'y a ni nourriture ni eau ni chauffage. Nous mourons de froid», a déclaré Mohammad Kahil, déplacé du nord de Gaza à Rafah, à la frontière sud avec l'Egypte.
Le chef de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a récemment déclaré que les habitants de Gaza «vivaient en enfer».
Violences ailleurs dans la région
Le conflit nourrit aussi les violences dans la région avec des groupes armés soutenant le Hamas. Les échanges de tirs entre le mouvement islamiste libanais Hezbollah et les forces israéliennes sont quasi quotidiens depuis le début de la guerre à Gaza.
Dimanche, le Hezbollah pro-iranien a indiqué avoir mené six attaques sur le sol israélien, dont une sur un village qui a fait deux morts. Selon l'armée israélienne, il s'agit de deux civils, mère et fils, tués par un tir de missile depuis le Liban.
Les tensions se sont aussi accentuées en mer Rouge où les rebelles yéménites Houthis soutenus par l'Iran attaquent des navires qui seraient liés à Israël, en solidarité avec les Palestiniens de Gaza. Les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont mené vendredi et samedi en riposte des frappes contre des sites Houthis.
L'armée américaine a annoncé dimanche que son aviation avait abattu un missile de croisière tiré en direction du destroyer USS Laboon au large de Hodeida, dans le sud de la mer Rouge, depuis les zones contrôlées par les Houthis.
«Aucun blessé ni dégât n'ont été signalés», a déclaré le commandement central américain dans un communiqué sur X. Il semble qu'il s'agit du premier missile tiré en direction d'un navire de guerre américain par les Houthis depuis les frappes de vendredi au Yémen.
Les médias Houthis ont fait état dimanche soir de nouvelles frappes anglo-américaines sur la ville portuaire de Hodeida, mais Washington a immédiatement démenti.
Soutien aux otages
En Israël, des milliers de personnes ont exprimé dimanche leur solidarité avec les otages retenus dans le territoire palestinien par le Hamas et ses alliés pour marquer les 100 jours depuis leur enlèvement et soutenir la mobilisation de leurs familles.
«Nous n'abandonnons personne. Nous faisons tout pour les ramener tous chez eux», a assuré le Premier ministre israélien, Benjamin Netanhyahu.
Pour sa part, le porte-parole de la branche militaire du Hamas, Abou Obeida, a affirmé dimanche dans la soirée que beaucoup d'otages avaient «probablement été tués récemment», et que les autres étaient «en grand danger», rejetant la «pleine responsabilité» sur Israël.
La branche armée du Hamas a elle diffusé dimanche une vidéo montrant trois otages israéliens en vie, deux hommes et une femme. Cette vidéo ne donne aucune indication sur la date à laquelle elle a été filmée. Les trois otages y demandent en hébreu aux autorités israéliennes