Trois motards de la police ont été brièvement pris à partie samedi sur les Champs-Elysées. Une vingtaine de personnes leur ont jeté des pavés, des trottinettes et des pots de fleurs. Les faits se sont produits lors de la mobilisation des "gilets jaunes" à Paris.
Les trois agents tentaient de remonter sur leur moto, dont l'une se trouvait à terre, lorsque les manifestants sont intervenus. La scène, d'une durée d'environ une minute, s'est déroulée en fin de journée alors que les forces de l'ordre évacuaient progressivement la célèbre avenue, selon des images diffusées par le Secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Intérieur Laurent Nuñez sur son compte Twitter.
De leur côté les policiers ont répliqué avec une bombe lacrymogène, leur matraque ou en donnant des coups de pied à certains agresseurs. L'un des policiers a aussi dégainé son pistolet en le pointant sur un manifestant, avant de le remettre rapidement dans son étui.
Les motards, membres de la Compagnie de Sécurisation et d'intervention (CSI), ont réussi à repartir sur deux motos. La troisième est restée couchée à terre, avant que d'autres policiers ne viennent la récupérer peu après. Selon la préfecture de police, il n'y a pas eu d'interpellation.
"Des casseurs extrêmement violents"
Le syndicat Unsa-Police a dénoncé "une tentative de lynchage sur les Champs-Elysées". "Nos forces de l'ordre ont été odieusement prises pour cible par des individus face auxquels elles ont réagi avec sang-froid et professionnalisme", a écrit Laurent Nuñez en guise de légende à la petite vidéo.
"Maintenant, il faut que ça s'arrête" et "il faut que la raison l'emporte", a-t-il plaidé plus tard sur BFMTV en précisant que "la parole revendicative" pourrait s'exprimer dans le cadre "du grand débat national qui va s'ouvrir". Et d'estimer que le mouvement "ne réunit plus que les personnes qui sont les plus violentes". "On a affaire à des séditieux, des factieux, qui sont des casseurs extrêmement violents", a-t-il poursuivi.
Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a également réagi en considérant que les policiers avaient eu "une attitude exemplaire face à des attaques inqualifiables". Le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, a quant à lui jugé dans un tweet que les violences et débordements survenus en marge des manifestations samedi reflétaient "un seul visage, lâche, raciste, antisémite, putschiste".
Appel au calme
Tous ont appelé samedi soir à un retour au calme, à l'issue d'une sixième journée de manifestations des "Gilets jaunes" marquée par un nouveau repli de la mobilisation. "A l'heure des fêtes de fin d'année notre pays a besoin d'ordre de calme et de paix", a déclaré samedi le ministre de l'Intérieur dans une courte allocution dont la vidéo a été diffusée vers 23h00 sur Twitter.
"J'en appelle à la responsabilité de chacun", a-t-il dit en dressant le constat d'un "tassement de la mobilisation". Selon un décompte transmis en fin de journée par son ministère, à 18h00, les manifestations rassemblaient 38'600 "Gilets jaunes" à travers la France contre 66'000 samedi dernier à la même heure. 220 personnes ont été interpellées, dont 81 ont été placées en gardes à vue.
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