Priorité à la paixPour Lula, «il ne sert à rien de dire qui a raison» entre Kiev et Moscou
ATS
26.4.2023 - 17:33
Le président brésilien Lula, qui a récemment suscité la controverse au sujet de la situation en Ukraine, a de nouveau affiché ses divergences avec les Occidentaux mercredi. Il a estimé qu'il ne «sert à rien de dire qui a raison» entre Kiev et Moscou, la priorité étant de négocier la paix.
Keystone-SDA
26.04.2023, 17:33
ATS
«Personne ne peut mettre en doute le fait que les Brésiliens condamnent la violation territoriale de l'Ukraine par la Russie. Cette erreur a eu lieu, la guerre a démarré», a déclaré Luiz Inacio Lula da Silva, en visite officielle en Espagne depuis mardi.
Mais «il ne sert désormais à rien de dire qui a raison, qui s'est trompé. Désormais, ce qu'il faut faire c'est mettre fin à cette guerre», a insisté le président brésilien, lors d'une conférence de presse aux côtés du Premier ministre espagnol Pedro Sanchez.
«Personne ne dit 'paix', sauf moi, c'est comme si j'étais seul dans le désert», a-t-il regretté. Critiquant l'inaction du Conseil de sécurité de l'ONU, il a réitéré sa volonté de créer un «G20 de la paix», groupe de pays notamment émergents voulant oeuvrer pour la fin du conflit en Ukraine.
«Un agresseur et un agressé»
Interrogé par un journaliste espagnol sur la Crimée, péninsule ukrainienne annexée en 2014 par la Russie, Lula a affirmé qu'il ne lui «appartenait pas de décider à qui est la Crimée». «C'est aux Russes et aux Ukrainiens de discuter de cela», a-t-il insisté.
Le Premier ministre espagnol, dont le pays est depuis le début du conflit sans ambiguïtés aux côtés de Kiev, a salué mercredi l'"implication» de Lula pour la paix. Mais il lui a aussi rappelé qu'il y avait «dans cette guerre un agresseur et un agressé», l'Ukraine, «qui ne fait que lutter pour son intégrité territoriale, sa souveraineté nationale et sa liberté».
«Il est important que nous nous impliquions tous», a ajouté M. Sanchez, qui s'est entretenu il y a quelques semaines à Pékin avec le président chinois Xi Jinping. Selon le dirigeant espagnol, «il est fondamental que la voix du pays agressé (...) soit écoutée et que sa proposition de paix soit prise en compte».
Controverses
Lula a suscité une vive controverse en affirmant le 17 avril à Pékin que les Etats-Unis devaient cesser «d'encourager la guerre» en Ukraine et que l'Union européenne devait «commencer à parler de paix». Des propos durement critiqués par Washington qui a accusé le Brésil de «faire l'écho de la propagande russe et chinoise sans prendre en compte les faits».
Le président brésilien a également dit par le passé que les responsabilités de la guerre déclenchée par l'invasion russe en Ukraine en février 2022 étaient partagées entre les deux pays.
Il a par ailleurs reçu lundi à Brasilia le ministre des Affaires étrangères russe Serguei Lavrov, qui a «remercié» le Brésil pour sa «contribution» dans la recherche d'une solution au conflit et pour «son excellente compréhension de la genèse de cette situation».