Guerre en UkrainePour Zelensky, la guerre avec la Russie n'est pas dans une impasse
ATS
4.11.2023 - 17:37
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a contesté samedi que la guerre entre son pays et la Russie soit dans une «impasse». Il a démenti également toute pression des pays occidentaux pour entamer des négociations avec la Russie.
Keystone-SDA
04.11.2023, 17:37
ATS
«Le temps a passé aujourd'hui et les gens sont fatigués (...) Mais nous ne sommes pas dans une impasse», a assuré M. Zelensky lors d'une conférence de presse à Kiev avec la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, en visite en Ukraine pour discuter de l'élargissement de l'UE.
Les propos de Volodymyr Zelensky interviennent après qu'un commandant ukrainien de haut rang a affirmé cette semaine que les deux armées, russe et ukrainienne, se trouvaient prises au piège d'une guerre d'usure et de positions.
Avancées limitées
L'Ukraine mène depuis juin une lente contre-offensive pour tenter de libérer les territoires occupés de l'Est et du Sud. Mais, jusqu'ici, les avancées ont été très limitées. La ligne de front, longue de plus de 1000 km, n'a guère bougé depuis près d'un an et la libération de la ville de Kherson en novembre 2022.
Le Kremlin avait aussi assuré jeudi que le conflit en Ukraine ne se trouvait pas dans une «impasse», contestant des propos du commandant en chef de l'armée ukrainienne, Valery Zaloujny, dans une interview à The Economist.
«Tout comme lors de la Première Guerre mondiale, nous avons atteint un niveau technologique tel que nous nous trouvons dans une impasse», avait déclaré M. Zaloujny à l'hebdomadaire britannique.«Il n'y aura probablement pas de percée magnifique et profonde», avait-il ajouté.
«Aucune pression»
Le président ukrainien a également rejeté l'idée d'une pression des pays occidentaux sur Kiev pour entamer des négociations avec la Russie. «Personne parmi nos partenaires ne fait pression sur nous pour que nous nous asseyions avec la Russie, que nous lui parlions et que nous lui donnions quelque chose», a-t-il déclaré.
Il a admis que le conflit entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas avait «détourné l'attention» de la guerre opposant l'Ukraine à la Russie.
«Nous nous sommes déjà retrouvés dans des situations très difficiles lorsqu'il n'y avait presque aucune focalisation sur l'Ukraine», a noté M. Zelensky, en ajoutant «je suis absolument certain que nous allons relever ce défi».
Les soutiens de l'Ukraine, en particulier les Etats-Unis, répètent qu'ils procureront de l'aide militaire et financière à Kiev jusqu'à la défaite de la Russie.
«Confiante»
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen se trouvait samedi à Kiev pour évoquer l'élargissement de l'Union européenne, sa sixième visite en Ukraine depuis le début de l'invasion russe en février 2022.
En juin 2022, l'UE a accordé à l'Ukraine le statut de candidat, quelques mois après le début de l'invasion russe, ainsi qu'à la Moldavie.
«Vous avez franchi de nombreuses étapes», a déclaré Ursula von der Leyen à M. Zelensky. «Vous avez réformé votre système judiciaire. Vous avez réduit le pouvoir des oligarques. Vous vous êtes attaqués au blanchiment d'argent et à bien d'autres choses encore», a-t-elle noté.
«Nous ne devons jamais oublier que vous menez une guerre existentielle tout en réformant profondément votre pays», a-t-elle souligné, en se disant «confiante» que l'Ukraine progresserait dans le processus d'adhésion lorsque ces réformes seraient mises en oeuvre.
La Commission doit rendre le 8 novembre son rapport sur l'état des progrès réalisés par l'Ukraine, la Moldavie et la Géorgie, et se prononcer sur l'ouverture ou non de négociations d'adhésion, avant que les Vingt-Sept ne se saisissent de la question lors d'un sommet à Bruxelles à la mi-décembre.
Dans le même temps, l'UE prévoit un paquet d'aides à long terme en soutien à l'Ukraine de 50 milliards d'euros (environ 48 milliards de francs), avec 33 milliards d'euros de prêts et 17 milliards d'euros de subventions – même si la révision du budget européen pour le financer suscite de fortes divisions entre Etats membres.