Six manifestants ont été tués dimanche en Irak, où la désobéissance civile s'amplifie face à un pouvoir toujours intransigeant. Une nouvelle fois, c'est une annonce gouvernementale qui a suscité un regain de mobilisation.
Le ministère de l'éducation avait décrété que les cours devaient reprendre dimanche après un mois sans école dans de nombreuses villes du sud. Mais des heurts ont éclaté avec les forces de l'ordre.
Trois manifestants ont été tués à Nassiriyah, d'après des sources médicales. Aucune école n'avait, en revanche, ouvert, de même qu'à Hilla, Diwaniya, Najaf, Kout, Amara et Bassorah, ont constaté des correspondants de l'AFP.
Quant aux administrations publiques du sud du pays, la plupart étaient bloquées par des manifestants, qui, depuis plusieurs semaines, placardent portes et murs d'enceinte des bâtiments officiels d'affiches proclamant: «Fermé sur ordre du peuple».
Mouvement spontané
Dans la province pétrolière de Bassorah, où trois manifestants ont été tués, selon la commission gouvernementale des droits de l'homme, les principaux axes routiers étaient coupés, malgré des tentatives de dispersion à balles réelles, selon un correspondant de l'AFP.
Des heurts ont également éclaté dans la nuit dans la ville sainte chiite de Kerbala. Des manifestants ont affirmé à l'AFP que les forces de l'ordre jetaient «des cocktails Molotov sur des maisons», qui ont été en partie incendiées. Les protestataires répondent avec ces mêmes bouteilles enflammées.
Depuis le 1er octobre, les Irakiens sont dans la rue pour le premier mouvement de contestation spontané depuis la chute en 2003 du dictateur Saddam Hussein dans la foulée de l'invasion américaine.
Ils réclament des emplois pour les jeunes – un sur quatre est au chômage – et une amélioration des conditions de vie des 20% de la population qui vivent sous le seuil de pauvreté. Les heurts ont fait près de 350 morts en près de deux mois.
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