Deuxième Guerre mondiale Poutine appelle les Russes à l'unité

ATS

9.5.2020 - 10:51

Unie, la Russie est «invincible», a proclamé Vladimir Poutine samedi lors des commémorations des 75 ans de la fin de la Seconde Guerre mondiale. Des festivités très modestes du fait de l'épidémie de nouveau coronavirus.

«Nous savons et nous avons fermement la foi d'être invincibles lorsque nous sommes unis», a dit le président russe, dans un bref discours prononcé devant la flamme du soldat inconnu, à l'ombre du Kremlin, pour marquer la défaite de l'Allemagne nazie, un jour «sacré» pour les Russes.

Dans cette allocution sobre, le chef de l'Etat n'a fait aucune référence directe à l'épidémie qui l'a contraint à renoncer à la grande parade militaire qui devait avoir lieu ce samedi devant un parterre de dirigeants étrangers et illustrer la puissance géopolitique retrouvée de la Russie.

Il a promis une nouvelle fois, sans évoquer le coronavirus, que le pays marquera à une date ultérieure «de manière appropriée» la victoire face aux nazis.

«La vie contre la mort»

M. Poutine a rendu hommage aux 27 millions de morts Soviétiques du conflit et aux vétérans de la Deuxième guerre mondiale. «Ils ont sauvé la patrie, la vie des générations suivantes, ont libéré l'Europe, défendu le monde» , a-t-il dit. «Nos vétérans ont combattu pour la vie contre la mort, leur solidarité et leur détermination resteront à jamais un modèle pour nous».

«Nous nous inclinons à la mémoire de ceux qui ne sont pas revenus de la guerre», a-t-il ajouté, avant de respecter une minute de silence. Avant ce bref discours, il a posé un genou à terre face à la flamme du soldat inconnu, dans les jardins d'Alexandre, au pied des murs rouges du Kremlin, y déposant un bouquet de roses rouges.

Patrouille aérienne

Autour de lui, des soldats en uniformes d'apparat se tenaient au garde à vous, à bonne distance du président russe, qui est confiné dans sa résidence en banlieue de Moscou depuis plusieurs semaines.

Seule partie du défilé militaire traditionnel du 9 mai, son volet aérien. Des dizaines d'avions de chasse, de reconnaissance, de ravitaillement et des hélicoptères ont survolé Moscou. Au-dessus de la Place Rouge, une escadrille a dessiné avec ses fumigènes le drapeau russe -blanc bleu rouge- dans le ciel de la capitale.

Près de 200'000 cas détectés

Pour le septième jour consécutif, la Russie a enregistré samedi plus de 10'000 cas supplémentaires de nouveau coronavirus, portant le total à 198'676 cas détectés.

La Russie est le cinquième pays le plus touché en terme de contaminations, derrière les Etats-Unis, l'Espagne, l'Italie et le Royaume-Uni. Avec 1827 décès, dont 104 au cours des dernières 24 heures, le nombre des morts demeure statistiquement faible par rapport à d'autres pays.

Les autorités russes affirment que l'envolée du nombre des cas depuis une semaine s'explique par la multiplication des tests effectués – 5,2 millions selon le comptage de samedi – et non par une accélération de la propagation. Cela expliquerait aussi la faible mortalité.

L'objectif du dépistage massif est de traquer les cas légers ou asymptomatiques de Covid -19 et qui ne sont pas nécessairement comptabilisés dans d'autres pays faute d'accès aux tests. Mais certains en Russie doutent de cette interprétation et de la véracité des statistiques de mortalité.

Michael Ryan, le directeur exécutif chargé des questions d'urgence sanitaire à l'Organisation mondiale de la santé, a estimé lui vendredi que «la Russie vit probablement une épidémie à retardement». Moscou, principal foyer de l'épidémie en Russie avec représente 104'189 cas et 1010 morts, a prolongé le confinement de la population jusqu'au 31 mai.

Retour à la page d'accueil