Guerre en Ukraine Poutine fustige «l'impérialisme» de l'OTAN

ATS

30.6.2022 - 00:56

Le président russe Vladimir Poutine a dénoncé mercredi le soutien de l'OTAN à l'Ukraine, promis aussi longtemps que nécessaire face à la «cruauté» de la Russie. Il a fustigé les «ambitions impérialistes» de l'alliance militaire.

Vladimir Poutine a critiqué les pays membres de l’OTAN.
Vladimir Poutine a critiqué les pays membres de l’OTAN.
KEYSTONE

«C'est un sommet spécial, un sommet de transformation. L'alliance change sa stratégie dans la réponse aux politiques anti-européennes agressives de la Russie», s'est félicité le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans son adresse quotidienne, en parlant du sommet de l'OTAN, qui s'achève jeudi à Madrid.

Dans une déclaration commune, les pays membres de l'alliance atlantique ont précisé s'être mis d'accord sur un nouveau plan d'aide passant par la «livraison d'équipements militaires non létaux» et par un renforcement des défenses ukrainiennes contre les cyber-attaques.

«L'épouvantable cruauté de la Russie provoque d'immenses souffrances humaines et des déplacements massifs», ont-ils écrit. Moscou porte «l'entière responsabilité de cette catastrophe humanitaire», ont-ils ajouté.

«Hégémonie» de l'OTAN

«L'Ukraine peut compter sur nous aussi longtemps qu'il le faudra», a déclaré mercredi le secrétaire général de l'OTAN Jens Stoltenberg. Il a évoqué une «obligation morale et politique» pour l'alliance atlantique.

En conférence de presse à Achkhabad, la capitale turkmène, M. Poutine a fustigé l'attitude des Occidentaux. «Les pays dirigeants de l'OTAN souhaitent [...] affirmer leur hégémonie, leurs ambitions impériales», a-t-il accusé.

«L'appel à l'Ukraine à poursuivre les combats et à refuser les négociations ne fait que confirmer notre hypothèse que l'Ukraine et le bien du peuple ukrainien ne sont pas l'objectif de l'Occident et de l'OTAN, mais un moyen de défendre leurs propres intérêts», a affirmé le président russe.

Russie, «menace la plus significative»

Dans une nouvelle feuille de route stratégique adoptée lors du sommet de Madrid, l'OTAN désigne la Russie comme «la menace la plus significative et directe pour la sécurité des alliés». «Nous ne pouvons pas écarter la possibilité d'une attaque contre la souveraineté ou l'intégrité territoriale des alliés», prévient ce document, qui n'avait pas été révisé depuis 2010.

Les pays de l'OTAN ont validé un renforcement de leur présence militaire sur le flanc oriental de l'alliance, qui va porter à plus de 300'000 militaires les effectifs de ses «forces à haut niveau de préparation».

La promesse de soutien des Occidentaux s'est aussi concrétisée par l'annonce, mercredi, par Londres du déblocage d'un milliard de livres (1,16 milliard d'euros) d'aide supplémentaire à l'Ukraine, comprenant des systèmes de défense antiaérienne et des drones.

«Alors que Poutine ne parvient pas à réaliser les gains qu'il avait prévus et espérés et que la futilité de cette guerre devient évidente pour tous, ses attaques contre le peuple ukrainien sont de plus en plus barbares», a déclaré le premier ministre britannique Boris Johnson, dans un communiqué.

Cette nouvelle somme porte à 2,3 milliards de livres l'aide militaire britannique à Kiev, selon Downing Street.

«Bombardement ininterrompu»

De leur côté, les Etats-Unis ont annoncé le versement d'une tranche de 1,3 milliard de dollars d'aide économique, dans le cadre d'un plan de soutien de 7,5 milliards promis par Washington en mai, alors que le déficit budgétaire ukrainien se creuse de 5 milliards de dollars par mois.

Sur le terrain, l'Ukraine a subi de nouvelles attaques meurtrières contre des civils, notamment à Mikolaïv (sud), où, selon M. Zelensky, un missile hypersonique a visé un immeuble résidentiel, tuant cinq personnes au moins.

Deux jours auparavant, au moins 18 personnes avaient trouvé la mort dans le bombardement d'un centre commercial bondé de Krementchouk, selon le gouvernement ukrainien. M. Poutine a nié mercredi toute responsabilité dans cette attaque.

«Notre armée ne frappe aucun site d'infrastructure civile. Nous avons toutes les possibilités de savoir où se trouve quoi», a-t-il assuré.

Dans le Donbass, la ville de Lyssytchansk «vit sous un bombardement ininterrompu de toutes sortes d'armes», a déploré le gouverneur de la région de Lougansk, Serguiï Gaïdaï, estimant que 15'000 civils restent dans la cité. Il s'agit de la dernière grande ville à conquérir pour les Russes dans la région de Lougansk, l'une des deux provinces du bassin industriel du Donbass, que Moscou entend entièrement contrôler.