Retour sur les moments-clésPoutine, un quart de siècle au pouvoir en Russie
ATS
8.12.2023 - 15:09
Vladimir Poutine, qui apparaît en cette fin d'année renforcé par l'échec de la contre-offensive ukrainienne, vient d'annoncer sa candidature à la présidentielle russe de mars 2024. Retour sur les moments-clés de son quart de siècle à la tête de la Russie.
08.12.2023, 15:09
ATS
Avènement
En août 1999, Boris Eltsine, premier président de la Russie après la chute de l'Union soviétique, propulse au poste de Premier ministre un quasi inconnu, Vladimir Poutine. Cet ancien chef du FSB (ex-KGB) acquiert rapidement une image de personnage fort dans un pays traumatisé par une vague d'attentats attribués aux indépendantistes tchétchènes (près de 300 morts).
Boris Eltsine, miné par l'alcool et la maladie, démissionne le 31 décembre 1999. Son dauphin lui succède au Kremlin, d'abord comme président par intérim avant d'être élu en mars 2000.
Guerre en Tchétchénie
De 1999 à 2009, le conflit contre les rebelles tchétchènes et islamistes, marqué par des exactions et le bombardement aveugle de Grozny par l'armée russe, fait des dizaines de milliers de victimes.
Parallèlement, des prises d'otages revendiquées par la rébellion et s'achevant avec des assauts des forces russes se soldent par de lourds bilans, notamment dans un théâtre de Moscou (850 otages et 130 morts) et à Beslan, en Ossétie du nord (plus de 1000 otages et 330 morts dont 186 enfants).
Premier tour de vis
Durant ses deux premiers mandats, Vladimir Poutine renforce son emprise sur le Parlement, place les gouverneurs régionaux sous la coupe de Moscou, renforce le FSB et met au pas les médias, tout comme les puissants et richissimes oligarques. Mikhaïl Khodorkovski, patron déchu du groupe pétrolier Ioukos, résiste et sert d'exemple en restant dix ans derrière les barreaux.
En 2006, le meurtre de la journaliste critique du pouvoir Anna Politkovskaïa et l'empoisonnement au polonium-210 de l'ex-espion russe Alexandre Litvinenko provoquent des ondes de choc mondiales.
L'intermède Medvedev
La Constitution lui interdisant un troisième mandat consécutif, Vladimir Poutine choisit comme dauphin son subordonné Dmitri Medvedev, élu le 2 mars 2008 sans concurrence réelle. Sans rien perdre de son influence, il devient Premier ministre.
Guerre en Géorgie
En août 2008, l'armée russe intervient en Géorgie, ex-république soviétique candidate à l'Otan, après que Tbilissi a voulu reprendre le contrôle d'un territoire séparatiste pro-russe. Moscou écrase l'armée géorgienne.
Le retour
Fin 2011, une contestation éclate après des législatives entachées de fraudes selon l'opposition. Des dizaines de milliers de personnes manifestent chaque semaine à Moscou.
Réélu président en mars 2012, Poutine réprime brutalement les manifestations.
«Grande Russie»
Vladimir Poutine endosse les habits de restaurateur de la «Grande Russie» en annexant en 2014 la péninsule ukrainienne de Crimée, réagissant à une révolution à Kiev fomentée selon lui par l'Occident.
Cette opération est suivie d'une guerre dans l'est de l'Ukraine entre les forces de Kiev et des séparatistes prorusses. Poutine reste impassible face aux sanctions occidentales.
Syrie
En 2015, l'armée russe vient au secours du Syrien Bachar al-Assad, dont les forces sont en déroute face aux rebelles et aux jihadistes.
L'intervention sauve le régime au prix de bombardements aveugles et meurtriers, notamment à Alep.
Eradiquer l'opposition
Depuis 2020, le Kremlin est engagé dans une politique de répression systématique. Sa cible principale: Alexeï Navalny, détracteur le plus connu de Vladimir Poutine, qui, après avoir survécu de justesse à un empoisonnement qu'il impute au pouvoir, purge une peine de 19 ans de prison. Une nouvelle procédure est en cours contre lui.
Parallèlement, médias, ONG, sites internet et réseaux sociaux sont bloqués.
Invasion de l'Ukraine
Le 24 février 2022, Vladimir Poutine lance ses forces armées en Ukraine, prétextant sauver la minorité russe chez ce voisin qu'il dit vouloir «dénazifier» et présente comme un pion de l'Otan, menace existentielle pour la Russie.
La rébellion armée de Prigojine
Le 23 juin 2023, le chef du groupe paramilitaire Wagner, Evguéni Prigojine, orchestre une rébellion armée contre le commandement russe en Ukraine. Avec ses mercenaires, il marche sur Moscou avant de faire demi-tour dans la soirée. Le 24, Poutine dénonce une «menace mortelle» et un risque de «guerre civile».
Deux mois jour pour jour plus tard, Prigojine meurt avec ses principaux lieutenants dans le crash de son avion privé. L'enquête officielle n'a toujours pas abouti.
Confiance retrouvée
En cette fin d'année, Poutine apparaît en meilleure posture avec l'échec de la contre-offensive ukrainienne, l'effritement du soutien européen et américain à Kiev et le redressement de l'économie russe.
En visite dans le Golfe début décembre, il poursuit son retour sur la scène internationale faisant fi du mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale lancé à son encontre.