AlarmantPrélèvements forcés d'organes: les minorités sont visées en Chine
ATS
15.6.2021 - 08:47
Des experts de l'ONU ont indiqué lundi avoir reçu des «informations crédibles» selon lesquelles des prisonniers issus de minorités ethniques, linguistiques et religieuses sont soumis à des prélèvements forcés d'organes en Chine. Ils se disent «extrêmement alarmés».
Keystone-SDA
15.06.2021, 08:47
ATS
La Chine est régulièrement accusée par des membres de la secte Falun Gong, interdite dans le pays asiatique, de se livrer à des prélèvements d'organes forcés sur ses adeptes emprisonnés. Pékin a toujours fermement nié ces accusations.
Dans un communiqué, les rapporteurs spéciaux ainsi que les experts du groupe de travail de l'ONU sur la détention arbitraire indiquent que les prélèvements visent aussi Ouïghours, des Tibétains, des musulmans et des chrétiens, détenus en Chine.
«Les prélèvements forcés d'organes en Chine semblent viser des représentants des minorités spécifiques ethniques, linguistiques ou religieuses qui sont en détention, souvent sans qu'on leur explique les raisons de leur arrestation ou qu'on leur remette un mandat d'arrêt», ont déclaré les experts.
Coeurs, reins, foies, cornées
«Selon les allégations reçues, les organes les plus couramment prélevés sur les prisonniers seraient des coeurs, des reins, des foies, des cornées et, plus rarement, des morceaux de foie. Cette forme de trafic à caractère médical impliquerait des professionnels du secteur de la santé, notamment des chirurgiens, des anesthésistes et d'autres spécialistes médicaux», ont-ils expliqué.
La Chine a nié à plusieurs reprises les accusations de prélèvements d'organes forcés sur des prisonniers politiques. La tradition chinoise veut qu'un mort soit enterré sans mutilation, et très rares sont les Chinois qui acceptent le prélèvement d'organes.
Pendant des décennies, une majorité d'opérations étaient réalisées avec des organes prélevés sur les condamnés à mort ou les prisonniers après leur décès, souvent sans l'accord des familles, estiment des ONG spécialisées, ce que niaient aussi les autorités. Pékin a officiellement banni cette pratique à partir de janvier 2015, mais sans lever les inquiétudes.