En 2022Près de 280 millions de personnes seront en détresse humanitaire
sn, ats
2.12.2021 - 06:01
Près de 280 millions de personnes auront besoin d'une aide humanitaire l'année prochaine, en augmentation de plus de 16% sur un an. L'ONU et ses partenaires ont demandé jeudi à Genève 41 milliards de dollars, un record, pour assister 183 millions parmi elles.
sn, ats
02.12.2021, 06:01
02.12.2021, 07:46
ATS
«La crise climatique frappe d'abord et plus gravement les personnes les plus vulnérables au monde», affirme le chef des affaires humanitaires à l'ONU Martin Griffiths. Parmi les conflits, la situation s'est détériorée notamment en Ethiopie, en Birmanie et en Afghanistan. Et la pandémie affecte les pays pauvres qui n'ont pas accès aux vaccins.
«L'aide humanitaire peut faire la différence» et «sauver des personnes», a affirmé à la presse M. Griffiths. «Elle peut fonctionner, elle fonctionne». Le total des personnes dans le besoin d'assistance équivaut à la population du quatrième pays dans le monde.
La situation est «pire qu'il y a un an» et il faut s'attendre avec les effets secondaires de la pandémie à que ce nombre augmente encore. «Il faut continuer» à aider, dit le chef des affaires humanitaires de l'ONU. Le coronavirus a poussé 20 millions de personnes dans la pauvreté extrême.
Plus d'1% de la population mondiale est déplacée. Les femmes sont davantage exposées aux effets de tous ces problèmes et aux violences. Et 45 millions de personnes dans des dizaines de pays sont menacées de famine.
Ethiopie «alarmante»
M. Griffiths s'est rendu récemment au Tigré, dans le nord de l'Ethiopie, où un conflit oppose le gouvernement et les séparatistes. Il a pu voir les effets lorsque le Programme alimentaire mondial (PAM) est contraint de couper une partie de son assistance.
«L'Ethiopie est la situation la plus alarmante en termes de besoins urgents», ajoute M. Griffiths. Il faudrait 100 camions d'aide par jour, alors que les distributions n'ont pu reprendre que récemment après avoir été bloquées. Il est favorable au déploiement de travailleurs humanitaires dans différents centres locaux d'où ils pourront acheminer l'assistance.
De plus, après l'évacuation de nombreux acteurs internationaux, l'avance des troupes séparatistes vers Addis Abeba préoccupe le chef des affaires humanitaires, notamment pour la possibilité d'aider les populations. «Je suis très très inquiet» d'une extension à l'ensemble du pays et à la région, dit-il.
Dans une lettre publiée jeudi, quelque 120 ONG appellent les dirigeants à financer pleinement la réponse à toutes ces difficultés mondiales. Au total, le plan lancé jeudi par l'ONU et ses partenaires pour l'année prochaine porte sur 37 dispositifs dans 63 pays.
Parmi ceux-ci, la Syrie reste largement première en termes de besoins si la question des réfugiés dans les pays voisins est prise en considération. Au total, avec trois millions de personnes supplémentaires à aider, ce conflit demande environ 10 milliards de dollars de fonds.
Appel sur l'Afghanistan
L'Afghanistan en lui-même dépasserait la Syrie mais les effets régionaux sont moins élevés, laissant l'appel pour ce pays et ses voisins à un peu plus de 5 milliards de dollars. Le Yémen, «pire crise humanitaire» selon l'ONU, arrive troisième.
En Afghanistan, le dispositif sera trois fois plus important que cette année, en raison notamment des effets de l'arrivée des talibans au pouvoir et de la sécheresse. Selon M. Griffiths, il faut aussi investir dans les infrastructures étatiques et pouvoir s'appuyer sur un mécanisme pour aider la devise afghane qu'il souhaite avant la fin du mois.
La communauté internationale doit «clarifier» ses attentes auprès des talibans en termes de droits des femmes, de lutte contre l'extrémisme et des libertés de mouvement pour que ceux-ci la rassurent, estime M. Griffiths. Il faut aussi garantir que le fonctionnement des infrastructures publiques est séparé des islamistes radicaux, a-t-il affirmé.
Cette année, plus de 100 millions de personnes ont reçu de l'aide, soit 70 % de l'objectif établi il y a un an. Au Soudan du Sud, plus d'un demi-million de personnes ont pu échapper à la famine. Au Yémen, les partenaires de santé ont effectué plus de 10 millions de consultations médicales. Et des centaines de millions de dollars d'aide ont été distribués aux familles vulnérables.
La communauté internationale a donné près de 18 milliards de dollars. Mais l'enveloppe reste inférieure de moitié à ce qui avait été demandé.