Eglise catholique Première consécration d'un évêque en Chine

ATS

28.8.2019 - 05:40

En septembre 2018, Pékin et le Vatican ont signé un accord sur l'épineuse question de la nomination des évêques, qui donne au pape un droit de regard sur les candidats soumis par l'Association patriotique (archives).
En septembre 2018, Pékin et le Vatican ont signé un accord sur l'épineuse question de la nomination des évêques, qui donne au pape un droit de regard sur les candidats soumis par l'Association patriotique (archives).
Source: KEYSTONE/EPA ANSA/ANGELO CARCONI

Un premier évêque a été consacré en Chine depuis la conclusion de l'accord historique passé l'an dernier entre Pékin et le Saint-Siège. Le Vatican et l'Eglise catholique affiliée au régime communiste l'ont annoncé ce début de semaine.

Après la rupture entre la Chine et le Saint-Siège dans les années 1950, les quelque 12 millions de catholiques chinois sont divisés entre une Eglise officielle, contrôlée par Pékin, et une Eglise clandestine, fidèle à Rome.

Le Parti communiste chinois (PCC) au pouvoir se méfie des organisations, notamment religieuses, pouvant menacer son autorité. Il a ainsi créé des associations étatiques auxquelles doivent s'affilier les religions reconnues: protestantisme, catholicisme, bouddhisme, taoïsme et islam.

L'Association patriotique catholique de Chine, l'Eglise officielle, a ainsi annoncé l'ordination lundi de Mgr Antonio Yao Shun, 54 ans, dans le diocèse d'Oulanqab, en Mongolie-Intérieure (nord de la Chine).

Droit de regard du pape

Matteo Bruni, du Bureau de presse du Saint-Siège, a précisé mardi soir dans un communiqué que la consécration était «la première à avoir lieu dans le cadre de l'Accord provisoire entre le Saint-Siège et la République populaire de Chine».

En septembre 2018, Pékin et le Vatican ont signé un accord sur l'épineuse question de la nomination des évêques, qui donne au pape un droit de regard sur les candidats soumis par l'Association patriotique.

Le pape François a accepté à cette occasion de reconnaître la nomination de sept évêques désignés sans son accord par le gouvernement chinois. La question des évêques reconnus par Rome mais pas par Pékin n'a toutefois pas été réglée.

Et Taïwan

Selon le quotidien chinois Global Times, l'Eglise locale est confrontée à une pénurie d'évêques, qui devrait s'aggraver avec le départ en retraite attendu de nombre d'entre eux. Un tiers des 98 diocèses du pays n'ont pas d'évêque à leur tête, selon le quotidien de langue anglaise.

Malgré l'accord de 2018, les relations entre Rome et Pékin ne sont pas entièrement au beau fixe. En juin, le Vatican a appelé la Chine à ne pas intimider les catholiques qui choisissent encore de prier dans des églises clandestines.

Le Vatican est par ailleurs le seul allié diplomatique européen de Taïwan, qui est considéré par la Chine comme une province séparatiste en attente de réunification.

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