Grande-Bretagne Prétendants au pouvoir en lice à Londres

ATS

25.5.2019 - 19:28

«Nous quitterons l'Union européenne le 31 octobre, accord ou pas», a affirmé Boris Johnson, l'un des prétendants à la succession de Theresa May.
«Nous quitterons l'Union européenne le 31 octobre, accord ou pas», a affirmé Boris Johnson, l'un des prétendants à la succession de Theresa May.
Source: KEYSTONE/SWISS ECONOMIC FORUM

La course est ouverte pour succéder à la Première ministre britannique. Cinq candidats sont déjà sur les rangs pour prendre le pouvoir et s'emparer du dossier épineux du Brexit, au lendemain de l'annonce de la démission de Theresa May.

Nouvelle candidature du jour: Matt Hancock, le ministre de la Santé. «Nous avons besoin d'un chef pour le futur, pas juste pour maintenant», a twitté samedi le quadragénaire. «Je mettrai en oeuvre le Brexit», a-t-il assuré.

La dirigeante conservatrice laisse à son successeur la lourde tâche de mettre en oeuvre la sortie de l'UE dans un pays divisé sur la question, soit en renégociant un nouvel accord avec Bruxelles – celui qu'elle avait conclu a été rejeté par les députés -, soit en optant pour une sortie sans accord.

Mme May a annoncé vendredi qu'elle quitterait ses fonctions le 7 juin, exprimant son «profond regret» d'avoir échoué à concrétiser le Brexit, trois ans après le référendum qui l'a décidé par 52% des voix.

Elle assurera la transition jusqu'à ce que les 100'000 membres de son Parti conservateur choisissent, d'ici au 20 juillet, un nouveau chef entre les deux candidats sélectionnés par les députés tories, qui deviendra le prochain chef du gouvernement.

Boris Johnson favori

Son annonce sonne le début d'une lutte pour le pouvoir de deux mois chez les Tories.

Boris Johnson, 54 ans, n'a pas attendu la déclaration de la Première ministre pour se dire candidat à son poste. Grand favori des militants de base du Parti conservateur, cet ancien ministre des Affaires étrangères et ancien maire de Londres a été un artisan de la victoire du Brexit au référendum de 2016.

Le ministre du Développement international Rory Stewart et l'ex-ministre du Travail Esther McVey ont aussi confirmé leur candidature.

Parmi les poids lourds prometteurs figurent le ministre des Affaires étrangères Jeremy Hunt, Dominic Raab, figure de la nouvelle garde des conservateurs et fugace ministre du Brexit, le ministre de l'Environnement Michael Gove, le ministre de l'Intérieur Sajid Javid ou encore l'ex-ministre chargée des relations avec le Parlement Andrea Leadsom, qui a démissionné mercredi.

Spectre d'une sortie sans accord

La ministre du Travail Amber Rudd a, elle, annoncé samedi ne pas se présenter, confiant à la BBC qu'elle «serait très préoccupée» si le choix se portait sur un dirigeant «trop enthousiaste» à l'idée d'une sortie sans accord.

C'est pourtant une issue que n'écarte pas Boris Johnson. Il a déclaré vendredi qu'il chercherait à renégocier l'accord conclu par Mme May avec Bruxelles s'il était Premier ministre. Mais «nous quitterons l'Union européenne le 31 octobre, accord ou pas», a-t-il dit, s'opposant ainsi à tout nouveau report de la date butoir du Brexit, fixée au 31 octobre.

«Je ne pourrais pas servir un gouvernement avec Boris Johnson», a prévenu Rory Stewart sur la BBC. «Je ne pourrais pas servir un gouvernement dont la politique est de pousser ce pays à un Brexit sans accord».

Un divorce sans accord «n'est pas un choix de politique possible pour le prochain Premier ministre», puisque les députés britanniques ont déjà voté contre ce scénario, a abondé Matt Hancock sur Sky News.

Rapport de force inchangé

Le prochain Premier ministre sera confronté aux mêmes rapports de force à la Chambre des Communes, avec les travaillistes comme principale opposition, puisque son arrivée n'est pas conditionnée à de nouvelles élections législatives.

«La question est: est-ce qu'un nouveau Premier ministre peut retourner voir les 27 de l'Union européenne et obtenir un accord différent, qui serait plus attractif pour le Parlement ?«, juge Tony Travers, professeur de politique publique à la London School of Economics (LSE).

La Commission européenne a déjà répondu vendredi que ce départ ne changeait «rien» à la position des 27 sur l'accord de sortie. «L'accord de retrait n'est pas ouvert à la renégociation», a aussi averti le Premier ministre néerlandais Mark Rutte.

Le chef de l'opposition travailliste Jeremy Corbyn a de son côté appelé à de nouvelles élections législatives. Mais ce scénario tente fort peu les Tories, qui ne disposent que d'une petite majorité au Parlement et pourraient être menacés de la perdre avec l'arrivée d'un nouvel acteur, le Parti du Brexit de l'europhobe Nigel Farage, en tête des sondages pour les élections européennes tenues jeudi dans le pays.

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