Méditerranée Prêts à accueillir quarante-neuf migrants

ATS

8.1.2019 - 21:49

"Dix-huit jours que nous sommes otages en mer des gouvernements européens. La situation est tendue, mais au moins tout le monde a recommencé à manger", a annoncé l'ONG allemande Sea-Watch.
"Dix-huit jours que nous sommes otages en mer des gouvernements européens. La situation est tendue, mais au moins tout le monde a recommencé à manger", a annoncé l'ONG allemande Sea-Watch.
Source: KEYSTONE/AP/RENE ROSSIGNAUD

Une dizaine de pays européens se disent prêts à accueillir 49 migrants se trouvant sur deux navires d'ONG allemandes au large de Malte. Mais aussi à prendre en compte l'exigence de cette petite île d'un accord global incluant 249 autres migrants qu'elle a accueillis.

"Dix-huit jours que nous sommes otages en mer des gouvernements européens. La situation est tendue, mais au moins tout le monde a recommencé à manger", a annoncé l'ONG allemande Sea-Watch. Une partie des 32 migrants qu'elle a secourus le 22 décembre avaient refusé lundi de s'alimenter.

Le navire se trouve toujours dans les eaux maltaises, où il a été autorisé à s'abriter du mauvais temps, tout comme celui d'une autre ONG allemande, Sea-Eye, qui a recueilli 17 migrants le 29 décembre.

Selon une source diplomatique européenne, les pays européens prêts à contribuer à l'accueil ont pris en compte la demande de Malte de ne pas seulement considérer les 49 des deux navires au large de Malte.

Avec les contributions annoncées par les uns et les autres, "on en est actuellement à un chiffre de 200 environ", dont une cinquantaine pour la France et la même chose pour l'Allemagne, a précisé cette source en début de soirée.

Situation italienne pas claire

Les Pays-Bas, le Luxembourg, l'Irlande, la Roumanie, Malte, le Portugal et l'Italie se sont également dits prêts à accueillir une partie des migrants, selon une source européenne.

En Italie, la situation n'est cependant pas claire: le chef du gouvernement, Giuseppe Conte, a parlé d'accueillir 15 familles, mais le ministre de l'Intérieur, Matteo Salvini, s'y oppose catégoriquement. "Je ne changerai jamais d'idée. Qui veut sauver des vies doit bloquer les passeurs", a commenté dans la soirée le chef de la Ligue (extrême droite) en direct à partir de son compte Facebook.

L'Espagne s'est aussi déclarée favorable tout en rappelant qu'elle avait déjà accueilli plus de 300 migrants secourus également le 22 décembre par une ONG espagnole, toujours dans les eaux internationales au large de la Libye.

Solution globale

Dans un communiqué publié mardi soir, le gouvernement maltais a émis l'espoir que les discussions en cours soient bouclées "dans les prochaines heures".

Redoutant de voir les arrivées dans ses eaux se multiplier à l'avenir maintenant que les navires de secours plus au sud se sont raréfiés, Malte ne veut pas d'une solution "à court terme" et cherche une solution "plus complète et globale", a expliqué à l'AFP une source gouvernementale à La Valette.

La situation dans les centres de rétention du petit pays méditerranéen de 450'000 habitants est "tendue" et l'accueil de migrants supplémentaires la "pousserait à la limite", a fait savoir cette source.

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