Loukachenko «Prigojine? Peut-être parti à Moscou mais il n'est pas sur le territoire bélarusse»»

ATS

6.7.2023 - 12:37

Le président bélarusse Alexandre Loukachenko a assuré jeudi que le patron de Wagner, Evguéni Prigojine, se trouvait en Russie. Cela malgré l'accord passé après sa rébellion avortée prévoyant qu'il s'exile au Bélarus. En Ukraine, une frappe russe a fait 4 morts à Lviv.

Selon Loukachenko, les combattants de Wagner se trouvent eux aussi «dans leurs camps permanents» en Ukraine et non au Bélarus, «pour le moment».
Selon Loukachenko, les combattants de Wagner se trouvent eux aussi «dans leurs camps permanents» en Ukraine et non au Bélarus, «pour le moment».
BELTA/AFP/Archives

«Concernant Prigojine, il est à Saint-Pétersbourg. Où est-il ce matin? Peut-être parti à Moscou, ou ailleurs, mais il n'est pas sur le territoire bélarusse», a déclaré Alexandre Loukachenko lors d'une conférence de presse à Minsk.

Selon lui, les combattants de Wagner se trouvent eux aussi «dans leurs camps permanents» en Ukraine et non au Bélarus, «pour le moment».

Message du Kremlin

  • «Nous ne suivons pas ses mouvements», a déclaré aux journalistes le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, ajoutant que le président russe Vladimir Poutine communiquait «assez souvent» avec son homologue bélarusse Alexandre Loukachenko.

Evguéni Prigojine devait, selon l'accord passé avec le Kremlin via la médiation de Loukachenko qui a mis fin à la mutinerie de Wagner le 24 juin, s'exiler au Bélarus, un pays allié et voisin de la Russie.

Le président russe, dont l'autorité a été ébranlée par la révolte et qui a dénoncé Prigojine comme un «traître», avait lui donné aux combattants de Wagner le choix de s'engager dans l'armée régulière, de partir pour le Bélarus ou de retourner à la vie civile.

Zelensky: la Russie prévoit des provocations dangereuses à la centrale de Zaporijjia

Zelensky: la Russie prévoit des provocations dangereuses à la centrale de Zaporijjia

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a mis en garde mardi la communauté internationale contre les «provocations dangereuses» auxquelles la Russie se prépare, selon lui, dans la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia.

05.07.2023

«En liberté»

Le président bélarusse avait annoncé le 27 juin qu'Evguéni Prigojine était arrivé au Bélarus et avoir convaincu Poutine de ne pas le tuer.

«Je sais de façon certaine qu'il est en liberté», a précisé Alexandre Loukachenko jeudi, affirmant avoir eu «hier» une conversation téléphonique avec Prigojine, qui lui a assuré qu'il allait continuer à «travailler pour la Russie».

«Relocalisation» de Wagner «pas réglée»

Le président bélarusse a déclaré que la question de la «relocalisation» de Wagner au Bélarus n'était «pas réglée», tout se disant convaincu que le groupe paramilitaire russe ne «se révoltera (pas) et retournera (pas) ses armes» contre Minsk.

Lors de sa mutinerie de 24 heures qui a fait trembler le Kremlin, Evguéni Prigojine a assuré ne pas vouloir s'emparer du pouvoir mais simplement protéger Wagner d'un démantèlement par l'état-major russe, qu'il accuse d'incompétence.

Attaque russe sur Lviv

En Ukraine, la nuit a été marquée par une rare frappe russe ayant notamment touché un immeuble d'habitation à Lviv, grande ville de l'Ouest, tuant quatre personnes et en blessant 37 autres, l'attaque la plus destructrice sur cette région depuis le début de la guerre, selon les autorités.

La salve de missiles russes, pendant la nuit, a endommagé plus de 30 immeubles et d'autres bâtiments, selon les autorités locales.

«Je me suis réveillée à cause de la première explosion, mais nous n'avons pas eu le temps de quitter l'appartement. Il y a eu une deuxième explosion, le plafond a commencé à tomber», a raconté à l'AFP Olya, une habitante.

«Ma mère est morte, mes voisins sont morts. À ce stade, il semble que je sois la seule à avoir survécu au quatrième étage», a-t-elle ajouté. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a promis une réponse «substantielle» à cette nouvelle frappe russe.

Zelensky critique la lenteur des livraisons

Près d'un mois après le début de la très attendue contre-offensive ukrainienne, l'état-major a revendiqué des avancées «dans certains endroits» autour de la ville dévastée de Bakhmout, sans percée ailleurs.

Volodymyr Zelensky a une nouvelle fois critiqué la lenteur des livraisons d'armes occidentales, qui a selon lui permis à Moscou de renforcer ses défenses dans les zones occupées. «Je souhaitais que notre contre-offensive ait lieu beaucoup plus tôt», a-t-il dit lors d'un entretien avec la chaîne américaine CNN, diffusé mercredi.

L'Ukraine réclame notamment des avions de guerre F-16 et des munitions d'artillerie pour faire face à la supériorité aérienne et au déluge de feu russe sur le front.

Visite en Bulgarie

M. Zelensky est en visite en Bulgarie jeudi, où il doit rencontrer le Premier ministre Nikolaï Denkov et le président Roumen Radev, avant un important sommet de l'Otan à Vilnius en Lituanie prévu les 11-12 juillet.

L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a elle réclamé mercredi l'accès à l'ensemble de la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia, sous contrôle de Moscou dans le sud de l'Ukraine, afin que ses observateurs puissent «confirmer l'absence de mines ou d'explosifs». Les deux camps s'accusent d'une provocation imminente dans cette centrale, la plus grande d'Europe.