Hong Kong Primaires des pro-démocratie à Hong Kong

ATS

11.7.2020 - 17:31

Des milliers de personnes ont fait la queue dans la chaleur estivale devant des bureaux de vote non officiels pour voter aux primaires des partis du camp pro-démocratie à Hong Kong.
Des milliers de personnes ont fait la queue dans la chaleur estivale devant des bureaux de vote non officiels pour voter aux primaires des partis du camp pro-démocratie à Hong Kong.
Source: KEYSTONE/EPA/JEROME FAVRE

Les partis du camp pro-démocratie à Hong Kong ont organisé samedi des primaires pour désigner leurs candidats aux élections législatives de septembre. Cela malgré des mises en garde des autorités qui estiment qu'ils risquent de violer la nouvelle loi sur la sécurité.

Des milliers de personnes ont fait la queue dans la chaleur estivale devant des bureaux de vote non officiels. La veille, la police avait perquisitionné les bureaux d'un institut de sondages participant à l'organisation du scrutin.

«Plus les habitants de Hong Kong sont oppressés, plus ils résistent», a déclaré le militant pro-démocratie Benny Tai, professeur de droit et co-organisateur des primaires, qui votait dans l'un des 250 bureaux installés. Selon les organisateurs, à la fermeture des bureaux à 21h00 locales, 230'000 personnes avaient voté, un nombre plus important qu'attendu. Le scrutin doit se poursuivre dimanche.

«Nous avons atteint l'objectif minimum que nous nous étions fixé, mais cela ne suffit pas. Plus il y aura de personnes venant voter aux primaires et plus elles seront reconnues comme valables», a déclaré samedi soir l'un des organisateurs, l'ex-député pro-démocratie Au Nok-hin.

«Aux termes de la nouvelle loi sur la sécurité nationale, personne ne sait combien de candidats pro-démocratie seront autorisés à se présenter aux prochaines élections du LegCo», le Conseil législatif, dit une électrice âgée de 34 ans. «Ils pourraient se voir disqualifiés par le gouvernement avec la nouvelle loi», poursuit-elle.

Erosion des libertés

Jeudi, Erick Tsang, chargé des affaires constitutionnelles et continentales, avait averti ceux qui «organisent, planifient et participent» aux primaires qu'ils étaient susceptibles de commettre des infractions tombant sous le coup de la nouvelle loi, dans des entretiens accordés à certains médias pro-Pékin.

Pékin a promulgué le 30 juin une loi draconienne sur la sécurité nationale. Celle-ci a été imposée à Hong Kong pour réprimer la subversion, la sécession, le terrorisme et la collusion avec les forces étrangères, en réponse au mouvement de contestation visant depuis l'an dernier dans ce territoire semi-autonome le pouvoir central.

Cette loi constitue le changement le plus radical pour Hong Kong depuis sa rétrocession par le Royaume-Uni à la Chine en 1997. Les militants pro-démocratie y redoutent une érosion sans précédent des libertés et de l'autonomie accordée à l'ancienne colonie britannique.

Perquisition

Au Nok-hin a jugé devant des journalistes «sans fondement» les remarques de M. Tsang. Auparavant, il avait dénoncé dans un communiqué la perquisition effectuée vendredi soir au Public Opinion Research Institute (PORI), un institut indépendant d'études d'opinion, estimant que «cet incident est très vraisemblablement lié aux primaires et vise à créer un effet dissuasif».

La police a indiqué avoir agi après des informations selon lesquelles les ordinateurs de PORI, qui a aidé le camp pro-démocratie à organiser les primaires qui désigneront des candidats aux élections du Conseil législatif prévues le 6 septembre, avaient subi une intrusion entraînant une fuite illégale de données personnelles.

Robert Chung, président de PORI, a expliqué aux journalistes que des policiers ont recopié des fichiers à partir des ordinateurs, ajoutant qu'il avait obtenu un «engagement verbal» de la police de ne pas utiliser d'informations non liées à cette fuite présumée. M. Chung a assuré que le système de vote était sécurisé et que les opérations étaient légales et transparentes.

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