France Prison avec sursis pour «suicidez-vous»

ATS

30.4.2019 - 02:40

Les manifestations hebdomadaires des gilets jaunes sont régulièrement émaillées de débordements et de violences (archives).
Les manifestations hebdomadaires des gilets jaunes sont régulièrement émaillées de débordements et de violences (archives).
Source: KEYSTONE/AP/MICHEL EULER

Un homme, jugé pour avoir participé aux appels au suicide lancés aux policiers lors de l'acte XXIII des «gilets jaunes» en France, a été condamné mardi à huit mois de prison avec sursis. Il devra verser 500 euros aux deux plaignants, deux policiers, pour tort moral.

Ce cuisinier au chômage, âgé de 49 ans, a encore écopé du tribunal de Paris de 180 heures de travail d'intérêt général, avec obligation de trouver un travail.

Le 20 avril, avec d'autres manifestants du cortège parisien des «gilets jaunes», il a crié: «Suicidez-vous, suicidez-vous» aux forces de l'ordre, alors que la police est touchée par une vague de suicides sans précédent depuis le début de l'année.

«Mes paroles sont parties plus vite que mes pensées. (...) C'était la folie du moment», a justifié le prévenu, vêtu d'un t-shirt noir à l'effigie de Pablo Escobar, l'ancien baron de la drogue colombien, précisant ne pas être «l'instigateur» des cris.

«Paroxysme de la haine»

Ces slogans avaient été vivement condamnés par la classe politique et les syndicats de policiers. «C'est le paroxysme de la haine. C'est d'une violence inouïe», a dénoncé l'avocate des policiers. «Cela a un effet dévastateur sur des policiers à bout depuis plusieurs mois», a-t-elle souligné.

Ces appels aux suicides sont apparus dans un contexte de tension entre les forces de l'ordre et les «gilets jaunes», dont les manifestations hebdomadaires sont régulièrement émaillées de débordements et de violences.

Un rapport sénatorial remis en 2018 avait mis en lumière «un taux de suicide plus élevé que la moyenne nationale» chez les policiers, même en tenant compte des spécificités de cette population.

Retour à la page d'accueil