Péninsule coréenne Pyongyang fait un «test très important»

ATS

9.12.2019 - 08:07

Sur le plan diplomatique, les négociations sur le nucléaire entre Pyongyang et Washington restent dans l'impasse (archives).
Sur le plan diplomatique, les négociations sur le nucléaire entre Pyongyang et Washington restent dans l'impasse (archives).
Source: KEYSTONE/AP/EVAN VUCCI

La Corée du Nord a annoncé dimanche avoir mené un «test très important» depuis sa base de lancement de satellites de Sohae, selon KCNA. Il est entouré de mystère mais significatif de l'impasse des négociations sur le nucléaire entre Pyongyang et Washington.

Le président américain Donald Trump a averti peu après que le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un avait «tout» à perdre à se montrer «hostile». «Il n'a pas envie de gâcher sa relation privilégiée avec le président des Etats-Unis ou de s'ingérer dans l'élection présidentielle américaine de novembre» 2020, a ajouté le locataire de la Maison-Blanche sur Twitter.

Le conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche Robert O'Brien a de son côté déclaré sur CBS que «la Corée du Nord ferait une erreur» en reprenant ses tests nucléaires. Il a appelé Kim Jong-un à «tenir la promesse» de dénucléarisation qu'il avait faite en juin 2018 à Singapour lors de sa première rencontre historique avec Donald Trump.

En annonçant le test, un porte-parole de l'académie nationale des sciences de Corée du Nord a précisé que son résultat aurait un «effet important» en changeant le «statut stratégique» du pays, a rapporté l'agence officielle KCNA, qui n'a donné aucune précision sur l'engin ou l'arme testée.

«Rapide reconstruction»

Situé sur la côte nord-ouest de la Corée du Nord, le site de Sohae, également connu sous le nom de Tongchang-ri, a été au coeur de la diplomatie à trois entre Pyongyang, Séoul et Washington depuis plus d'un an. Les Nord-Coréens l'ont utilisé pour plusieurs lancers de fusées condamnés par la communauté internationale, laquelle dénonce des entraînements au tir de missiles à longue portée.

Lors d'un sommet à Séoul en septembre 2018, le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un s'était engagé à le fermer. Puis les progrès pour aller vers la «dénucléarisation» de la péninsule coréenne avaient fait long feu. En mars, des travaux avaient été repérés par satellite sur cette base en vue d'une «rapide reconstruction».

D'autres images de satellite prises jeudi montraient un grand conteneur qui semblait «un indicateur à peu près fiable des préparatifs d'un test d'engin», d'après Jeffrey Lewis, un spécialiste de l'armement nucléaire en Asie orientale au Middlebury Institute à Monterey.

Plus question de dénucléariser

S'exprimant avant l'annonce de la Corée du Nord dimanche, cet expert y voyait «un signe de plus que la Corée du Nord mène de plus en plus d'activités dans les missiles à mesure qu'approche la date butoir de Kim Jong-un pour un relâchement des sanctions».

Pyongyang souhaite qu'avant le 31 décembre Washington formule une proposition de nature à relancer les pourparlers de paix. Mais samedi, deux déclarations avaient confirmé que l'heure était aux tensions.

«La situation actuelle dans la péninsule coréenne est grave», avaient estimé les présidents des Etats-Unis et de la Corée du Sud, Donald Trump et Moon Jae-in, lors d'une conversation téléphonique, selon la présidence sud-coréenne.

Et l'ambassadeur nord-coréen à l'ONU Kim Song a affirmé que «la question de la dénucléarisation n'est plus sur la table des négociations».

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