Corée du Nord Pyongyang procède à de nouveaux tirs de missiles

ATS

14.2.2024 - 09:10

La Corée du Nord a une nouvelle fois tiré des missiles de croisière vers la mer du Japon mercredi, selon l'armée sud-coréenne, sur fond de rhétorique de plus en plus agressive du dirigeant Kim Jong Un.

Depuis le début de l'année, la Corée du Nord, dotée de l'arme nucléaire, a déclaré la Corée du Sud comme son «ennemi principal», fermé les agences dédiées à la réunification, et menacé d'entrer en guerre pour toute violation territoriale.
Depuis le début de l'année, la Corée du Nord, dotée de l'arme nucléaire, a déclaré la Corée du Sud comme son «ennemi principal», fermé les agences dédiées à la réunification, et menacé d'entrer en guerre pour toute violation territoriale.
KEYSTONE

«Notre armée a détecté plusieurs missiles de croisière inconnus dans les eaux au nord-est de Wonsan vers 09h00 aujourd'hui (01h00 suisse) et les services de renseignement sud-coréens et américains procèdent à une analyse détaillée», a déclaré l'état-major interarmées sud-coréen (JCS) dans un communiqué.

Le JCS a ajouté qu'il «surveillait de près tout signe ou activité supplémentaire de la part de la Corée du Nord».

Depuis le début de l'année, la Corée du Nord, dotée de l'arme nucléaire, a déclaré la Corée du Sud comme son «ennemi principal», fermé les agences dédiées à la réunification, et menacé d'entrer en guerre pour toute violation territoriale.

Pyongyang a également multiplié les essais d'équipements militaires, testant notamment ce qu'il a décrit comme un «système d'armement nucléaire sous-marin» et un missile balistique hypersonique à combustible solide.

Lundi, le Nord a annoncé avoir testé un nouveau système de contrôle de lance-roquettes multiple qu'il estime à même de renforcer significativement ses capacités de défense.

Aide à la Russie

L'armée nord-coréenne a lancé cette année une série de missiles de croisière, un type d'armes que le Nord pourrait fournir à la Russie pour une utilisation dans le conflit en Ukraine, selon des analystes.

Pyongyang et Moscou ont renforcé leurs liens et en septembre, le dirigeant Kim Jong Un a effectué un rare voyage en Russie pour rencontrer le président Vladimir Poutine.

La Corée du Sud et les Etats-Unis soutiennent qu'en dépit de sanctions prises à l'ONU, le Nord envoie de l'armement en Russie, possiblement en échange d'une aide technique concernant son programme de satellite espion.

Les essais de missiles de croisière, qui volent dans l'atmosphère, ne tombent pas sous le coup des sanctions infligées par l'ONU à la Corée du Nord, contrairement aux missiles balistiques, dont la trajectoire s'effectue essentiellement dans l'espace.

«On pense que la Corée du Nord a exporté de grandes quantités de lance-roquettes multiples vers la Russie l'année dernière», a déclaré à l'AFP Ahn Chan-il, un transfuge devenu chercheur qui dirige l'Institut mondial d'études sur la Corée du Nord.

Selon lui, il est possible que certaines de ces armes aient présenté des problèmes de qualité, et les récents essais pourraient être «des mesures pour résoudre le problème».

Le Nord prêt à en finir avec le Sud

Le leader nord-coréen a promis que Pyongyang n'hésiterait pas à «mettre fin» à la Corée du Sud en cas d'attaque, a rapporté vendredi l'agence étatique, au moment où les relations entre les deux pays sont au plus bas.

En janvier, la Corée du Nord a tiré environ 200 obus d'artillerie près de deux îles frontalières sud-coréennes, entraînant un exercice de tir réel par le Sud et des ordres d'évacuation pour les résidents.

Le président sud-coréen Yoon Suk Yeol a promis une réponse ferme en cas d'attaque de Pyongyang, appelant son armée à «agir d'abord, faire un rapport plus tard» si elle est provoquée.

M. Yoon a renforcé la coopération en matière de défense avec les Etats-Unis et le Japon depuis son arrivée au pouvoir en 2022, notamment au moyen d'exercices conjoints élargis, pour contrer les menaces croissantes de Pyongyang.

Avec l'élection présidentielle américaine prévue en novembre, le Nord pourrait intensifier ses provocations pour profiter de l'incertitude politique aux Etats-Unis, a écrit Cheong Seong-chang, chercheur à l'Institut Sejong, dans un rapport.