Violences Racisme systémique: l'ONU «très inquiète» des défis judiciaires

Keystone-SDA, sn, ats

19.03.2021, 13:05

19.03.2021, 17:18

ATS

L'ONU est «très inquiète» des difficultés judiciaires de proches de victimes de violences policières liées au racisme systémique. Alors que le procès du meurtrier présumé de George Floyd s'est ouvert, elle a dénoncé vendredi à Genève une impunité dans de nombreux cas.

«Je suis très inquiète de l'importance des défis que les familles relaient», a affirmé la Haute commissaire aux droits de l'homme Michelle Bachelet. Celles-ci sont confrontées à des procédures longues et des retards et ne reçoivent souvent aucune aide légale, financière ou morale.

Certaines ont même subi du harcèlement et des intimidations et accusent la police d'avoir falsifié des preuves pour être hors de cause ou d'avoir menti. Mme Bachelet a rencontré la semaine dernière plusieurs de ces proches de victimes.

Son bureau a dialogué avec des centaines d'acteurs depuis le décès de George Floyd, étouffé par un policier il y a moins d'un an aux Etats-Unis. Mme Bachelet salue le procès du meurtrier présumé de l'Afro-américain mais relève que de nombreux proches de victimes n'ont toujours pas d'accès à la justice.

Selon elle, la plupart de ceux-ci ont fait face à des refus des autorités de mener des investigations. La Haute commissaire se dit «heurtée» par les difficultés observées dans les discussions avec la police et les acteurs judiciaires.

Autre problème relayé par les proches de victimes, de nombreux gouvernements n'oeuvrent pas suffisamment pour lutter contre le racisme systémique parmi les forces de sécurité. Si elle appelle à mettre un terme aux violences policières, Mme Bachelet demande d'élargir les efforts à toutes les institutions de la société. Des conséquences de l'esclavage aux logements en passant par l'éducation, l'emploi ou la santé.

Appel par les Etats-Unis

La Haute commissaire salue les engagements politiques et les initiatives récentes. Elle doit rendre un rapport en juin dans lequel elle promet des recommandations face au racisme systémique et une évaluation des réponses gouvernementales après la répression des manifestations pacifiques par la police.

Dans une déclaration conjointe de plus de 150 pays, dont la Suisse, les Etats-Unis ont salué devant le Conseil des droits de l'homme les efforts de l'ONU, notamment pour mentionner les problèmes observés par les proches de victimes. Ils ont également ajouté que chaque pays doit être actif pour lutter contre les discriminations et les inégalités raciales.

Cette approche demande de revoir certaines pratiques et certaines politiques, ont-ils admis. La pandémie a elle exacerbé les inégalités, ajoutent encore ces pays.