Guerre Israël-HamasRaids israéliens meurtriers à Gaza, entrée d'aide pour les civils
ATS
18.1.2024 - 08:16
L'armée israélienne a intensifié ses frappes meurtrières contre le sud de la bande de Gaza. Des médicaments destinés aux otages israéliens sont par ailleurs entrés mercredi soir dans le territoire, ainsi qu'une aide aux civils palestiniens.
18.01.2024, 08:16
18.01.2024, 08:21
ATS
Alors que la guerre fait craindre un embrasement dans la région, les rebelles yéménites Houthis ont revendiqué une nouvelle attaque contre un «navire américain» au large du Yémen, après avoir été désignés entité «terroriste» par les Etats-Unis.
Selon des témoins palestiniens, des bombardements israéliens intensifs ont ciblé un secteur proche de l'hôpital Nasser à Khan Younès où se cachent, selon Israël, des responsables du mouvement islamiste palestinien Hamas, classé organisation terroriste par les Etats-Unis et l'Union européenne.
Evoquant «la plus difficile et la plus intense nuit» de bombardements israéliens à Khan Younès depuis le début de la guerre, le Hamas a annoncé la mort d'au moins 81 Palestiniens dans cette ville où se concentrent les combats et ailleurs dans la bande de Gaza.
Les Israéliens «nous ont dit d'aller au sud, on est allé au sud, mais il n'y a aucun endroit sûr à Gaza. Tout est pris pour cible», se désole Oum Mohammad Abou Odeh, qui a fui Beit Hanoun (nord) pour Rafah, dans le sud à la frontière avec l'Egypte.
«Pire qu'un séisme»
Dans le centre de Gaza, des Palestiniens inspectent les dégâts causés par les combats et les bombardements rue Salaheddine, jonchée de bouts de tôle distordus, de vitres brisées et de gravats.
Les forces «d'occupation (israéliennes) ont laissé derrière elles un séisme. C'est pire qu'un séisme. Il y a encore des martyrs sous les décombres et des cadavres en décomposition», dit Aziz al-Moussadar, devant des immeubles ravagés.
Les bombardements ont rasé des quartiers entiers, provoqué une crise humanitaire majeure et mis hors service plus de la moitié des hôpitaux dans le territoire palestinien, auquel Israël impose un blocus depuis 2007 et un siège total depuis le 9 octobre.
Une coupure d'internet et du téléphone est quasi-totale depuis six jours dans le petit territoire de 362 km2 où s'entassent quelque 2,4 millions d'habitants.
Entrée de médicaments
Mardi, le médiateur qatari a annoncé un accord entre Israël et le Hamas sur l'entrée de médicaments pour les otages en échange d'une aide pour les civils à Gaza.
Les convois de médicaments et d'aide humanitaire «sont entrés à Gaza», a écrit sur X le porte-parole des Affaires étrangères du Qatar, Majed al-Ansari, sans préciser si les médicaments avaient été remis aux otages.
Au moins un tiers des otages souffrent de maladies chroniques et nécessitent un traitement, selon le Collectif des familles d'otages «Bring them home now».
A Nir Oz, un kibboutz proche de Gaza, le collectif organise un anniversaire symbolique pour le plus jeune otage, Kfir Bibas, enlevé alors qu'il avait près de neuf mois et dont l'anniversaire tombe jeudi.
Le Hamas a annoncé en novembre la mort du bébé, de son frère et de sa mère, tués selon le mouvement dans un bombardement israélien. Israël ne l'a pas confirmée.
10 Palestiniens tués en Cisjordanie
En Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, dix Palestiniens ont été tués dans des frappes de drones de l'armée israélienne et des combats dans les régions de Naplouse et Tulkarem selon des sources palestiniennes.
L'armée, qui a intensifié ses opérations en Cisjordanie depuis le 7 octobre, a présenté l'un des combattants tués comme le chef d'une «cellule terroriste» qui «planifiait une attaque imminente de grande ampleur».
La communauté internationale redoute un débordement du conflit avec les échanges de tirs quotidiens à la frontière israélo-libanaise entre l'armée israélienne et le Hezbollah, et la multiplication des attaques des Houthis en mer Rouge.
Le chef d'état-major israélien Herzi Halevi a averti que la probabilité d'une guerre «dans les prochains mois» sur la frontière nord d'Israël avec le Liban était aujourd'hui «beaucoup plus élevée».
Les Etats-Unis, après avoir mené de nouvelles frappes au Yémen contre les Houthis, ont annoncé désigner ces derniers comme entité «terroriste».
La riposte de ces rebelles, qui disent perpétrer leurs attaques «en solidarité» avec les Palestiniens, n'a pas tardé. Mercredi soir, ils ont affirmé avoir visé avec «des missiles un navire américain» dans le Golfe d'Aden. On ignorait dans l'immédiat s'il s'agissait de la même attaque annoncée plus tôt par l'agence britannique de sécurité maritime (UKMTO) contre un vraquier battant pavillon des Iles Marshall.