Syrie Rapatriement d'enfants de Syrie visé à l'ONU

ATS

2.7.2019 - 15:27

La Commission d'enquête internationale sur la Syrie dénonce les conditions dans le camp de déplacés d'al-Hol où sont arrivés de nombreux proches présumés des djihadistes de l'Etat islamique (EI) dans le nord-est du pays (archives).
La Commission d'enquête internationale sur la Syrie dénonce les conditions dans le camp de déplacés d'al-Hol où sont arrivés de nombreux proches présumés des djihadistes de l'Etat islamique (EI) dans le nord-est du pays (archives).
Source: KEYSTONE/AP/MAYA ALLERUZZO

Près de 250 enfants déplacés lors de la reprise des derniers bastions du groupe Etat islamique (EI) en Syrie sont décédés. Mardi à Genève, la Commission d'enquête indépendante de l'ONU a dénoncé le rapatriement d'enfants de djihadistes étrangers sans leurs parents.

Des dizaines de milliers de personnes avaient été déplacées dès la fin de l'an dernier vers le camp d'al-Hol dans le nord-est de la Syrie en raison des violences avec l'EI. Les contrôles imposés par les Forces démocratiques syriennes (FDS) ont confronté les civils lors de leur arrivée à des conditions difficiles.

«Le manque d'assistance médicale et humanitaire» sur ces sites a provoqué la mort de ces enfants qui auraient pu être «évités», a déploré devant le Conseil des droits de l'homme le président de la Commission d'enquête internationale sur la Syrie, Paulo Sergio Pinheiro. L'aide a été «inadaptée» aux besoins, a-t-il ajouté.

Selon lui, la situation de 3500 enfants à al-Hol est très inquiétante. Parmi plus de 10'000 ressortissants étrangers dans ce camp, beaucoup sont considérés comme proches de membres de l'EI. La Commission dénonce les Etats dont la politique prévoit de rapatrier les enfants en laissant leurs parents en revanche en Syrie.

De même, elle critique les pays qui privent leurs citoyens de leur nationalité pour éviter de les faire rentrer sur leur territoire ou ceux qui acceptent leur acheminement vers un Etat tiers où ils peuvent faire face à de la torture. A Idleb, où d'importantes violences ont lieu entre forces gouvernementales et groupes terroristes, environ 600'000 civils ont été privés d'assistance médicale en raison des infrastructures détruites dans les assauts.

Inquiétude suisse

Ces violences «systématiques» contre les centres de santé sont «très préoccupantes», a affirmé mardi l'ambassadeur suisse Valentin Zellweger. M. Pinheiro a lui notamment critiqué le groupe Hayat Tahrir al-Cham (HTS) pour des violences indiscriminées contre les civils.

Plus largement, des armes interdites ont été utilisées dans la région, a-t-il également affirmé. Le recours à cet armement est également dénoncé par la Suisse.

M. Zellweger a aussi appelé les parties au conflit à protéger et donner des indications sur les 100'000 à 200'000 détenus ou personnes portées disparues au total dans ce pays, après un récent vote au Conseil de sécurité de l'ONU. Sur cette question, M. Pinheiro a lui souhaité un mécanisme qui puisse notamment améliorer les données sur ces personnes et faciliter l'accès des proches à celles-ci.

De son côté, le représentant syrien a à nouveau dénoncé devant l'instance onusienne l'action de la Commission d'enquête. Il a aussi critiqué l'attitude de certains pays.

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