La Cour suprême polonaise a validé lundi la réélection du président conservateur Andrzej Duda. Elle a estimé que certaines irrégularités lors du scrutin et signalées dans des recours n'avaient pas influencé son résultat.
La Cour «a pris en considération toutes les circonstances, même celles qui ne constituaient pas l'objet des recours», a déclaré la juge Ewa Stefanska.
Soutenu par le parti conservateur nationaliste Droit et Justice (PiS, au pouvoir), M. Duda a emporté le second tour d'extrême justesse, avec 51 % des suffrages face au candidat de la principale coalition de l'opposition, la Plate-forme civique (PO) Rafal Trzaskowski (49%).
Partialité de la télévision
Après le vote, PO a déposé un recours demandant l'invalidation du scrutin et mettant en cause des irrégularités et la partialité présumée de la télévision publique TVP. Le scrutin n'était ni «équitable» ni «honnête», alors que «l'ensemble de l'appareil d'Etat a enfreint la loi» en apportant son soutien à M. Duda, avait expliqué le 16 juin son chef, Borys Budka.
Le scrutin aurait dû avoir lieu en mai – à l'époque le président sortant était nettement en tête des intentions de vote – mais il a dû être reporté en raison du coronavirus. Le soutien à M. Duda avait considérablement diminué avec le temps, y compris en raison de l'épidémie, qui va plonger la Pologne dans sa première récession depuis la chute du régime communiste en 1989.
Près de 5800 recours
Le recours de la PO comprenait des plaintes pour irrégularités émanant de 2000 personnes, faisant état de problèmes liés à l'inscription sur les listes électorales, à des bulletins de vote non envoyés à temps ou à la participation au scrutin d'électeurs se trouvant à l'étranger.
Au total, quelque 5800 recours ont été adressées à la Cours suprême. La Cour a estimé dimanche que 93 d'entre eux étaient justifiés, mais qu'ils n'ont pas influencé le résultat du vote.
Des observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) avaient estimé après le scrutin que le vote avait été «terni» par une couverture partiale de la télévision publique.
«La polarisation politique était telle que le manque d'impartialité dans la couverture des médias publics a nui à des élections bien conduites», avait alors déclaré Thomas Boserup, chef de la mission spéciale d'évaluation des élections du Bureau de l'OSCE chargé des Institutions démocratiques et des droits de l'homme (ODIHR).
La campagne électorale et «la couverture par les médias publics ont été marqués par une rhétorique homophobe, xénophobe et antisémite», a encore estimé ODIHR.
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