Guerre Israël-HamasLe Conseil de sécurité de l'ONU, toujours divisé, reporte son vote
ATS
18.12.2023 - 21:43
Le Conseil de sécurité de l'ONU a reporté à mardi un vote attendu sur un nouveau projet de résolution visant à une interruption des hostilités à Gaza pour permettre l'accès de l'aide humanitaire. L'instance est profondément divisée sur le dossier israélo-palestinien.
Keystone-SDA
18.12.2023, 21:43
18.12.2023, 21:45
ATS
Les Emirats arabes unis, à l'origine du nouveau texte, ont demandé le report du vote prévu lundi pour permettre la poursuite de négociations compliquées, ont indiqué des sources diplomatiques. Il devrait être reprogrammé pour mardi.
Le 8 décembre, malgré la pression inédite du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, les Etats-Unis avaient mis leur véto au Conseil à l'adoption d'une résolution appelant à un «cessez-le-feu humanitaire immédiat» dans la bande de Gaza où l'armée israélienne poursuit ses frappes meurtrières en représailles à l'attaque sanglante sans précédent du Hamas le 7 octobre.
«Cessation urgente» de la guerre
La semaine dernière, l'Assemblée générale a, elle, adopté cette même résolution, mais de manière non contraignante, par 153 voix pour, 10 contre et 23 abstentions, sur 193 Etats membres. Fort de ce soutien écrasant, les pays arabes ont annoncé une nouvelle tentative au Conseil de sécurité, à l'issue incertaine.
Un projet de texte préparé par les Emirats arabes unis, obtenu dimanche par l'AFP, appelle «à une cessation urgente et durable des hostilités pour permettre un accès sans entrave de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza». Mais selon des sources diplomatiques, un nouveau texte modifié est en cours de rédaction lundi.
Le projet de dimanche réclamait en particulier que les parties au conflit facilitent l'entrée et la distribution de l'aide humanitaire dans toute la bande de Gaza, «par la terre, la mer et les airs».
Frappes «aveugles» sur Gaza
Comme le précédent et celui adopté par l'Assemblée générale, le texte ne nomme pas le Hamas, une absence systématiquement fustigée par les Etats-Unis et Israël. Il condamne en revanche «toutes les attaques aveugles contre les civils», «tous les actes de terrorisme», et réclame la libération des otages, détenus par le Hamas depuis le 7 octobre.
Depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien, le Conseil est sous le feu des critiques, n'ayant réussi qu'à adopter mi-novembre un texte appelant à des «pauses humanitaires». Cinq autres projets de résolution ont été rejetés, dont deux en raison de veto américains.
Le président Joe Biden a depuis estimé qu'Israël risquait de perdre le soutien de la communauté internationale en raison de ses bombardements «aveugles» sur la bande de Gaza.
Interrogé sur la possibilité d'une abstention américaine au Conseil, pour permettre au texte d'être adopté, le porte-parole du Département d'Etat américain Matthew Miller a dit lundi ne pas vouloir «spéculer». «Nous sommes en plein milieu du processus de négociations», a-t-il indiqué.
Les résolutions du Conseil de sécurité sont contraignantes, mais régulièrement ignorées par les pays concernés.