ONU Reprise de négociations «cruciales» pour le climat

ATS

31.5.2021 - 17:35

Keystone-SDA

A six mois d'une importante Conférence climat, les Nations unies ont repris lundi – par visioconférence – des négociations «cruciales». L'élection de Joe Biden a redonné un coup de fouet à la lutte contre le réchauffement climatique.

«Il est crucial de rattraper le temps perdu et que la COP soit un succès. C'est un test de notre crédibilité», a lancé Patricia Espinosa, la responsable climat de l'ONU.
«Il est crucial de rattraper le temps perdu et que la COP soit un succès. C'est un test de notre crédibilité», a lancé Patricia Espinosa, la responsable climat de l'ONU.
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«Nous sommes à un moment pivot dans une année cruciale», a lancé Patricia Espinosa, la responsable climat de l'ONU, en lançant cette session de négociations informelles sur les points toujours en suspens de l'accord de Paris, conclu en 2015.

Ces discussions, qui ne doivent pas déboucher sur des décisions fermes, sont les premières depuis l'échec de la COP25 de Madrid fin 2019. La pandémie de Covid-19 avait depuis mis à l'arrêt la diplomatie du climat, et les attentes se concentrent sur la COP26, reportée d'un an et désormais prévue en novembre à Glasgow.

«Rattraper le temps perdu»

Mme Espinosa a donc appelé les délégués à préparer «des décisions prêtes pour l'adoption» en Ecosse. «Il est crucial de rattraper le temps perdu et que la COP soit un succès. C'est un test de notre crédibilité», a-t-elle lancé.

Les attentes sont d'autant plus fortes que le changement à la présidence américaine a relancé le processus politique, après quatre années de climato-scepticisme trumpien.

Le sommet en ligne sur le climat convoqué fin avril par le nouveau locataire de la maison Blanche a vu les grands pays émetteurs redoubler d'engagements vers la neutralité carbone, à commencer par les Etats-Unis eux-mêmes.

Et la lutte contre le changement climatique figurera en bonne place au sommet du G7 en Cornouailles du 11 au 13 juin, pendant les discussions onusiennes. Le club des pays riches s'est tout récemment déjà engagé à stopper toute aide publique aux centrales à charbon, très polluantes.

Pas en ligne

Un activisme bienvenu alors que les scientifiques alertent sur l'urgence face à un bouleversement qui menace de conséquences irréversibles. Les catastrophes climatiques se multiplient et «la trajectoire actuelle n'est pas en ligne avec les objectifs de l'accord de Paris», a rappelé Mme Espinosa.

A savoir limiter le réchauffement à +2°C par rapport à l'ère pré-industrielle, et si possible +1,5°C. Ce dernier seuil pourrait précisément être franchi au cours d'une des cinq prochaines années a récemment mis en garde l'Organisation météorologique mondiale.

Les négociateurs doivent aborder plusieurs questions clés, dont le fonctionnement des mécanismes de marchés carbone prévus par l'article 6 de l'accord de Paris, sur lequel les quelque 200 signataires n'arrivent toujours pas à s'accorder.

Des règles de fonctionnement de l'accord, notamment en matière de transparence, restent également à finaliser, tout comme la question des plans d'adaptation aux conséquences du changement climatique ou l'engagement des pays développés de financer à hauteur de 100 milliards de dollars par an d'ici à 2025 les politiques climatiques des pays pauvres.

Finaliser les engagements

Enfin, de nombreux pays doivent encore finaliser leurs engagements révisés de réduction d'émissions (NDC), qui sont selon l'ONU encore loin de permettre de tenir les objectifs de l'accord de Paris.

Un menu copieux donc pour les «organes subsidiaires permanents» de la convention climat des Nations Unies, l'un dédié au «conseil scientifique et technologique» (SBSTA) et l'autre à la «mise en oeuvre» (SBI).