Kosovo – Serbie Reprise des discussions Kosovo/Serbie

ATS

7.9.2020 - 19:11

Le président serbe Aleksandar Vucic et le Premier ministre kosovar Avdullah Hoti, ici reçus par Donald Trump, ont repris les discussions en vue d'une normalisation des relations entre Belgrade et Pristina.
Le président serbe Aleksandar Vucic et le Premier ministre kosovar Avdullah Hoti, ici reçus par Donald Trump, ont repris les discussions en vue d'une normalisation des relations entre Belgrade et Pristina.
Source: KEYSTONE/AP/Evan Vucci

L'Union européenne a exprimé lundi sa «grave préoccupation» et ses «regrets» à propos de l'engagement de Belgrade à transférer son ambassade en Israël de Tel-Aviv à Jérusalem. D'âpres négociations ont par ailleurs repris à Bruxelles sur le dialogue Serbie-Kosovo.

Le président serbe Aleksandar Vucic et le Premier ministre kosovar Avdullah Hoti ont repris les discussions en vue d'une normalisation des relations entre Belgrade et Pristina, quelques jours après avoir signé à Washington un accord économique.

Les deux leaders se sont engagés vendredi à la Maison Blanche, en présence de Donald Trump, en faveur d'une «normalisation économique», et la Serbie a annoncé sa décision de transférer son ambassade en Israël à Jérusalem d'ici juillet.

Le Kosovo a de son côté accepté d'instaurer des relations diplomatiques avec l'Etat hébreu.

Solution à deux Etats

L'UE est attachée à une solution à deux États, qui auraient chacun Jérusalem pour capitale, et sa propre mission diplomatique se trouve à Tel-Aviv. Bruxelles attend des candidats à l'adhésion comme la Serbie qu'ils s'alignent sur ses positions en matière de politique étrangère.

«Dans ce contexte, toute démarche diplomatique qui remettrait en question la position commune de l'UE sur Jérusalem est une source de grave préoccupation et de regret», a déclaré Peter Stano, porte-parole du chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, lors du point presse quotidien.

L'administration Trump, qui a ébranlé nombre de ses alliés en reconnaissant unilatéralement Jérusalem comme capitale d'Israël et en y transférant son ambassade, cherche à convaincre d'autres pays d'en faire autant.

«Gros progrès»

Lundi, à l'issue de la deuxième rencontre à Bruxelles entre les leaders serbe et kosovar depuis la reprise en juillet du dialogue sous l'égide de l'UE, le représentant spécial de l'Union pour les Balkans occidentaux, Miroslav Lajcak, a salué de «gros progrès» dans les discussions sur la coopération économique et la question des personnes disparues et des déplacés.

«Nos négociations aujourd'hui ont été intenses comme d'habitude et pas toujours faciles, mais ce qui a prévalu est la volonté des deux côtés de faire avancer les discussions malgré les problèmes sensibles et complexes», a-t-il déclaré.

Le dirigeant kosovar a aussi estimé que «des progrès avaient été faits dans l'ébauche d'un accord final» pour une normalisation des relations. La réunion a également abordé l'épineuse question des Serbes du Kosovo.

De nouvelles rencontres

Les discussions doivent se poursuivre la semaine prochaine au niveau des experts, et les deux dirigeants doivent se retrouver à nouveau fin septembre.

Vieux de plus de deux décennies, insoluble depuis la dernière des guerres ayant déchiré l'ex-Yougoslavie (1998-99, 13'000 morts), le conflit entre Serbes et Kosovars reste un danger pour la stabilité du Vieux Continent.

Belgrade ne reconnaît pas l'indépendance proclamée en 2008 par son ancienne province méridionale, majoritairement peuplée d'Albanais. Des accords de normalisation conclus en 2013 sont restés pour la plupart lettre morte.

Reconnaissance partielle

Le Kosovo est reconnu comme Etat indépendant par la plupart des Occidentaux, mais cinq des 27 membres de l'UE (Espagne, Roumanie, Grèce, Chypre et Slovaquie) refusent cette reconnaissance et ni la Russie ni la Chine ne l'ont acceptée, ce qui ferme de facto les portes de l'Onu à ce territoire de 2 millions d'habitants.

Si la Maison Blanche a qualifié l'accord signé vendredi d'«historique», les dirigeants serbe et kosovar ont plus prudemment estimé lundi que ces engagements «peuvent fournir une contribution utile pour atteindre un accord complet, contraignant juridiquement sur la normalisation des relations».

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