Syrie Retrait kurde de Minbej en Syrie

L'armée syrienne a annoncé mercredi le départ de près de 400 combattants kurdes de la région de Minbej, dans le nord du pays. Quelques jours auparavant, elle s'était déployée dans le secteur à l'appel des forces kurdes menacées par une offensive turque.

"Un convoi des unités de combat kurdes, comprenant plus de 30 véhicules, a quitté la région de Minbej, se dirigeant vers la rive est du fleuve Euphrate", a indiqué mercredi le ministère syrien de la Défense sur son site Internet. "Des informations indiquent que près de 400 combattants kurdes ont quitté Minbej jusqu'à maintenant."

De son côté, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a assuré que "les combattants qui se sont retirés mercredi ne font pas partie des Unités de protection du peuple (YPG) (principale milice kurde de Syrie, ndlr), mais appartiennent à des milices" alliées au sein de la coalition arabo-kurde des Forces démocratiques syriennes (FDS).

La région de Minbej jouxte directement des territoires tenus par des rebelles syriens pro-Ankara. Mercredi, ces factions ont retiré les renforts déployés depuis plusieurs jours sur la ligne de démarcation, selon l'OSDH, confirmant une détente.

Point de contentieux

Minbej est un des points de contentieux cristallisant les tensions entre les YPG, les Etats-Unis, leur allié qui a des troupes déployées dans le secteur, et la Turquie, qui veut déloger les forces kurdes de sa frontière.

Par le passé, les YPG avaient assuré avoir retiré leurs hommes de Minbej. Mais le voisin turc n'a eu de cesse d'affirmer que ce retrait n'avait pas eu lieu, menaçant de lancer une offensive contre la ville. Le 28 décembre, les forces kurdes, confirmant leur retrait face aux "menaces turques", avaient appelé l'armée syrienne à reprendre leurs positions. Et Damas avait annoncé le jour même son déploiement dans la région de Minbej.

Les YPG en avaient appelé au pouvoir syrien après des déclarations inattendues de Washington, annonçant un retrait des militaires américains stationnés en Syrie. Washington avait averti que ce désengagement serait "lent et extrêmement coordonné" avec la Turquie, faisant craindre aux forces kurdes un assaut d'Ankara.

Les autres territoires tenus par les forces kurdes dans le nord et le nord-est de la Syrie se trouvent à l'est de l'Euphrate.