Rolexgate Le parquet porte plainte contre la présidente péruvienne

ATS

28.5.2024 - 06:39

Le procureur général du Pérou a présenté lundi devant le Parlement une plainte visant la présidente péruvienne Dina Boluarte dans le cadre de l'affaire dite du «Rolexgate». Les députés doivent désormais dire s'ils ordonnent à la justice de la poursuivre.

La présidente du Pérou, Dina Boluarte, montre ses bijoux lors d'une conférence de presse à Lima, Pérou, le 5 avril 2024. Le 5 avril, Dina Boluarte a nié posséder des montres Rolex et d'autres bijoux d'une valeur de plusieurs milliers de dollars. Plus tard, elle a admis devant les enquêteurs avoir commis une «erreur», en acceptant les montres de son «ami» le gouverneur d'Ayacucho, et qu'elle les lui avait rendues. (archives)
La présidente du Pérou, Dina Boluarte, montre ses bijoux lors d'une conférence de presse à Lima, Pérou, le 5 avril 2024. Le 5 avril, Dina Boluarte a nié posséder des montres Rolex et d'autres bijoux d'une valeur de plusieurs milliers de dollars. Plus tard, elle a admis devant les enquêteurs avoir commis une «erreur», en acceptant les montres de son «ami» le gouverneur d'Ayacucho, et qu'elle les lui avait rendues. (archives)
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28.5.2024 - 06:39

«Le ministère public [...] a déposé une plainte constitutionnelle contre Dina Boluarte, en tant qu'auteure présumée du délit de corruption passive au détriment de l'Etat», a indiqué le bureau du procureur général dans un communiqué.

Au Parlement, contrôlé par des députés de droite favorables à Mme Boluarte, la plainte doit d'abord être étudiée en sous-commission chargée des accusations constitutionnelles avant d'être débattue en séance plénière, dans le cadre d'une procédure qui ne prévoit pas de délai précis.

En cas de poursuites, la présidente ne pourra, en vertu de la constitution, être soumise à un procès avant juillet 2026, date de la fin de son mandat.

«Une erreur»

Dina Boluarte est empêtrée depuis mars dans un scandale de montres de luxe non déclarées, baptisé «Rolexgate», qui s'est ensuite étendu à la possession d'autres bijoux et à des placements bancaires.

Elle a comparu à deux reprises devant les procureurs chargés de l'enquête pour enrichissement illicite présumé et défaut de déclaration de patrimoine. Elle fait également l'objet d'une enquête pour corruption passive.

A la fin mars, son domicile ainsi que son bureau présidentiel avaient été perquisitionnés. Sommée de présenter à la justice les objets du délit présumé, trois montres de luxe et un bracelet avaient ensuite été saisis par la justice.

Mme Boluarte a admis devant les enquêteurs avoir commis une «erreur», en acceptant les montres de son «ami» le gouverneur d'Ayacucho, et qu'elle les lui avait rendues.

Le scandale du «Rolexgate» a éclaté après la diffusion par un site d'informations, La Encerrona, d'une série de photographies montrant Mme Boluarte, 61 ans, arborant différentes montres de luxe alors qu'elle était au gouvernement en 2021 et 2022.

La présidente est depuis 15 jours confrontée à un nouveau scandale impliquant son frère aîné, Nicanor Boluarte, soupçonné d'être à la tête d'un réseau de corruption qui nommait des fonctionnaires en échange de pots-de-vin, profitant du pouvoir de sa soeur, selon les autorités judiciaires.

Dina Boluarte, dont la côte de popularité est au plus bas, a déjà dû faire face à trois tentatives de destitution de la part de l'opposition minoritaire de gauche au sein du Parlement.

ATS