Espagne Routes et trains bloqués en Catalogne

ATS

1.10.2018 - 11:15

Des militants séparatistes catalans ont bloqué lundi une voie de train à grande vitesse, des autoroutes et des artères de Barcelone.
Des militants séparatistes catalans ont bloqué lundi une voie de train à grande vitesse, des autoroutes et des artères de Barcelone.
Source: KEYSTONE/EPA EFE/TONI ALBIR

Voie de TGV, autoroutes et artères de Barcelone bloquées: des militants séparatistes catalans radicaux ont mené des actions coup de poing lundi. Ils célèbrent le premier anniversaire du référendum illégal d'autodétermination de la Catalogne d'octobre dernier.

Des centaines de membres des Comités de défense de la République (CDR), le visage masqué, ont bloqué les voies de chemin de fer en gare de Gérone, à 100 km au nord-est de Barcelone, interrompant la circulation du train à grande vitesse reliant Figueras à Barcelone. Le trafic a été rétabli vers 09h45, a indiqué la compagnie de chemin de fer.

La régie du réseau routier a signalé de son côté des coupures des autoroutes A7, entre Barcelone et Valence, et A2, qui relie la métropole catalane à Madrid tandis que des artères de Barcelone et de Lerida, à 165 km à l'ouest de la grande métropole catalane, étaient aussi coupées, selon la télévision locale.

Les militants des CDR ont également enlevé le drapeau espagnol du siège du gouvernement catalan à Gérone. "Voilà un an nous proclamions la république...passons à l'action", dit le compte twitter des CDR.

Tensions entre indépendantistes

Ces actions coup de poing soulignent les divisions au sein des militants séparatistes dont les plus radicaux comme les CDR reprochent au gouvernement régional de Quim Torra, pourtant indépendantiste pur et dur, de ne pas braver l'autorité de l'Etat espagnol.

Samedi, des militants radicaux avaient affronté la police régionale, contrôlée par l'exécutif de Quim Torra, à Barcelone dans des heurts qui ont fait une trentaine de blessés.

La CUP, parti séparatiste d'extrême gauche, avait ensuite réclamé la démission du responsable de l'Intérieur du gouvernement régional, Miquel Buch, qui leur avait reproché leur recours à la violence. Dans ce contexte de divisions, Quim Torra a salué lundi l'action des CDR "qui font bien de mettre la pression". "Tout a commencé le 1er octobre (...) C'est le moment où nous avons décidé collectivement et démocratiquement notre autodétermination, ce qui est la plus grande chose qu'un peuple puisse faire quand il est libre", a poursuivi Torra.

Le 1er octobre 2017, les indépendantistes catalans étaient parvenus à organiser un référendum strictement interdit par Madrid et marqué par des violences de la police nationale venue empêcher le vote et dont les images avaient fait le tour du monde. Selon les organisateurs de ce vote illégal, 2,3 millions d'électeurs, sur un total de 5,5 millions, y avaient participé et 90% avaient dit "oui" à une république catalane indépendante.

'Rien à célébrer'

Ce référendum fut "un acte illégal, comme l'a dit la justice. et qui n'eut aucune conséquence juridique. Le 1er octobre est un jour de triste mémoire, il n'y a rien à célébrer", a réagi la porte-parole du gouvernement Isabel Celaa.

"Nous demandons à Torra de cesser la rhétorique" alors que le gouvernement du socialiste Pedro Sanchez, arrivé au pouvoir le 1er juin notamment grâce aux voix des séparatistes catalans, "a repris le dialogue avec les autorités catalanes", a-t-elle ajouté.

Le référendum du 1er octobre 2017 avait été suivi le 27 d'une proclamation d'indépendance unilatérale de la Catalogne par les députés séparatistes au parlement régional.

Le gouvernement espagnol, alors dirigé par le conservateur Mariano Rajoy, avait immédiatement mis la région sous tutelle, dissous le parlement, destitué le gouvernement régional et convoqué de nouvelles élections à l'issue desquelles les indépendantistes ont conservé leur majorité.

Comme l'ancien président Carles Puigdemont, exilé en Belgique, une partie du gouvernement régional s'est enfui à l'étranger tandis que d'autres membres ont été incarcérés. Le procès des dirigeants séparatistes inculpés pour rébellion et qui risquent jusqu'à 25 ans de prison doit s'ouvrir en janvier prochain.

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