Coup de pression Navalny serait visé par trois nouvelles enquêtes

ATS

25.5.2021 - 12:27

L'opposant russe emprisonné Alexeï Navalny a affirmé mardi être visé par trois nouvelles enquêtes criminelles, la pression s'accentuant ces dernières semaines contre son mouvement et ses partisans.

L'opposant de 44 ans affirme avoir reçu la visite dans sa cellule d'un inspecteur du puissant Comité d'enquête, chargé des principales investigations criminelles. (archives)
L'opposant de 44 ans affirme avoir reçu la visite dans sa cellule d'un inspecteur du puissant Comité d'enquête, chargé des principales investigations criminelles. (archives)
KEYSTONE

Sur son compte Instagram, M. Navalny a indiqué être accusé du détournement de «toutes les donations» faites à son organisation anti-corruption, ainsi que de la création d'un groupe «portant atteinte aux droits des personnes» et d'insulte envers une juge lors d'un récent procès.

L'opposant de 44 ans affirme avoir reçu la visite dans sa cellule d'un inspecteur du puissant Comité d'enquête, chargé des principales investigations criminelles.

«Il m'a dit que dans notre chère Russie, on enquête sur trois nouvelles graves affaires. Et 21 enquêteurs s'en occupent au plus haut niveau. Et pour chacune d'entre-elles, le criminel, c'est moi», a écrit le militant.

«Ma puissante organisation criminelle prend de l'ampleur. Je commets de plus en plus de crimes», a-t-il ironisé, ajoutant être «un génie» de la pègre.

La pression se renforce

Emprisonné en janvier à son retour en Russie après un empoisonnement dont il accuse le Kremlin, Alexeï Navalny a été condamné à deux ans et demi de prison pour une affaire de fraude dénoncée par l'opposition.

Il purge depuis sa peine dans une prison de la région de Vladimir, à une centaine de kilomètres de Moscou, où il a mené en avril une grève de la faim pour dénoncer ses conditions de détention.

Depuis son arrestation, suivie de manifestations réprimées par la police, les autorités russes ont accentué la pression sur le mouvement anti-corruption de l'opposant.

La justice russe examine actuellement une demande pour classer l'organisation Fonds de lutte contre la corruption (FBK) et les bureaux régionaux de Navalny comme «extrémistes», ce qui exposerait leurs collaborateurs à de lourdes peines.

À l'approche des élections législatives de septembre, le Parlement russe doit également adopter mardi en deuxième lecture une loi interdisant aux personnes impliquées dans des organisations «extrémistes» de participer à ce scrutin.

L'équipe d'Alexeï Navalny dénonce une manoeuvre visant à priver d'élections ses partisans, alors que la popularité du parti de Vladimir Poutine est en déclin face à la stagnation économique.