Russie Russie: Poutine effectue son premier show de candidat à sa succession

ATS

14.12.2017 - 15:24

Le grand show médiatique annuel de Vladimir Poutine a eu lieu jeudi en présence de plus de 1600 journalistes à Moscou.
Le grand show médiatique annuel de Vladimir Poutine a eu lieu jeudi en présence de plus de 1600 journalistes à Moscou.
SDA

Vladimir Poutine s'est défendu jeudi, à trois mois de la présidentielle, de vouloir écarter toute opposition lors de sa conférence de presse annuelle. Le président russe s'est posé en défenseur des intérêts de la Russie face aux accusations d'ingérence aux Etats-Unis.

Une semaine après avoir officialisé sa candidature à un quatrième mandat qui le porterait au pouvoir jusqu'en 2024, le maître du Kremlin a insisté sur le fait que que sa priorité était d'augmenter le niveau de vie des Russes, mis à mal par deux ans de crise. Il s'est défendu de faire taire les voix dissidentes.

"Ce n'est pas à moi d'éduquer mes concurrents", a-t-il ironisé dès l'ouverture de son grand show médiatique annuel, en présence de plus de 1600 journalistes, pendant lequel il jongle entre les questions locales et internationales. Au final, il a répondu pendant 3h40 à des questions sur la vie quotidienne, l'économie ou les grands dossiers internationaux.

"Je pense que le système politique, comme économique, doit être concurrentiel, et je vais faire en sorte de favoriser cela", a-t-il ajouté. Il a expliqué la faiblesse de ses opposants par les succès de sa politique économique et la nécessité pour ses concurrents de faire des propositions "réelles".

Retour sur la scène internationale

Arrivé au pouvoir en 2000 dans un pays au pouvoir instable et à l'économie chancelante, M. Poutine est loué par nombre de ses concitoyens pour avoir été l'homme d'une nouvelle prospérité, notamment grâce à une manne pétrolière, et du retour de la Russie sur la scène internationale.

Le pays se trouve cependant isolé des Occidentaux comme jamais depuis la Guerre froide en raison de son soutien à Bachar al-Assad en Syrie, de l'annexion de la Crimée et de son soutien aux séparatistes prorusses de l'Est de l'Ukraine.

Accusé d'avoir voulu favoriser l'élection de Donald Trump, Vladimir Poutine s'est une nouvelle fois défendu de toute ingérence. "Tout cela a été inventé par des gens qui se trouvent dans l'opposition à Trump pour délégitimer son travail", a-t-il insisté, assurant que les contacts avec des équipes de candidats relevaient de la "pratique habituelle".

La Russie, qui accueille le Mondial de football en juin et juillet prochains, se trouve également au coeur d'un scandale de dopage institutionnalisé qui lui a valu d'être exclue des jeux Olympiques d'hiver 2018. Ses athlètes ne pourront concourir que sous bannière neutre.

Reconnaissant que la Russie était "coupable" en partie, Vladimir Poutine s'est montré offensif. Il a assuré que Moscou défendrait ses sportifs "devant des tribunaux" et accusé le lanceur d'alerte, l'ancien patron du laboratoire antidopage Grigori Rodtchenkov de travailler pour "les services secrets américains". "Il est évident que ce scandale est gonflé en lien avec le calendrier politique russe", a-t-il accusé en référence claire à la présidentielle.

"Large soutien"

Vladimir Poutine apparaît comme le grand favori du scrutin qui devrait se tenir le 18 mars. Il a expliqué qu'il se présentait en candidat "indépendant" et non soutenu par le parti pro-Kremlin Russie Unie, disant compter sur "un large soutien des citoyens".

Le dernier sondage du centre indépendant Levada lui attribue 75% d'intentions de vote, très loin devant ses rivaux menés par les indéboulonnables communiste Guennadi Ziouganov et nationaliste Vladimir Jirinovski qui se gardent bien de critiquer ouvertement le Kremlin. Celui qui s'est imposé comme l'opposant numéro un, le libéral Alexeï Navalny, ne devrait pas pouvoir se présenter, en raison de condamnations judiciaires qu'il dénonce comme politiques.

Le camp libéral sera surtout représenté par la vedette de télévision Ksenia Sobtchak mais elle n'est créditée que de 1% des voix. Elle a profité de son statut de journaliste auprès de la chaîne d'opposition Dojd pour obtenir une accréditation pour la conférence de jeudi.

Sur le plan économique, le chef du Kremlin a annoncé vouloir faire du développement économique de l'Arctique une priorité. "Nous avons développé un programme de développement de l'Arctique. Ce qui est important, c'est la mise en valeur industrielle de l'Arctique, notamment l'extraction des matières premières", a déclaré M. Poutine.

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