«Troisième tour» Saint-Pierre-et-Miquelon ouvre le bal des législatives françaises

ATS

11.6.2022 - 12:26

Un jour avant la métropole, les électeurs de Saint-Pierre-et-Miquelon ont été les premiers, samedi à 08h00 locales à commencer de voter au premier tour des élections législatives françaises. Emmanuel Macron vise une majorité face à une gauche aux ambitions retrouvées.

Législatives: «Si nous sommes majoritaires, il faudra se soumettre ou se démettre» (Mélenchon)

Législatives: «Si nous sommes majoritaires, il faudra se soumettre ou se démettre» (Mélenchon)

Si l'alliance de gauche obtient la majorité lors des législatives, le président Emmanuel Macron devra «se soumettre», en nommant Jean-Luc Mélenchon Premier ministre, ou «se démettre», lance le chef de file de la France insoumise à Marseille. SONORE

10.06.2022

Keystone-SDA

Le petit archipel de l'Atlantique nord, face au Canada, est proportionnellement le mieux représenté à l'Assemblée nationale, avec un siège de député pour ses quelque 6000 habitants.

Après la clôture de la campagne vendredi à minuit, plus de 48 millions de Français sont à nouveau appelés aux urnes ce week-end et le suivant pour élire leurs députés, six semaines après la présidentielle qui a reconduit Emmanuel Macron à l'Elysée.

Macron contre Mélenchon

Si le scrutin est différent, les trois candidats arrivés en tête à la présidentielle refont le match aux législatives, avec le vainqueur Emmanuel Macron qui affronte indirectement la finaliste RN Marine Le Pen et l'Insoumis Jean-Luc Mélenchon, arrivé troisième le 24 avril.

Alors que le duel Macron-Le Pen avait rythmé la présidentielle, la rivalité s'est cette fois installée entre le camp du chef de l'Etat et l'alliance de la gauche formée autour de Jean-Luc Mélenchon (LFI-PS-EELV-PCF), que les sondages donnent au coude-à-coude, avec l'abstention en arbitre.

Elle pourrait atteindre, au bout d'une campagne passée largement sous les radars, de nouveaux records, entre 52 et 56%, au-delà des 51,3% du 11 juin 2017.

Selon les dernières enquêtes d'opinion, la coalition présidentielle et la Nupes sont au coude-à-coude, loin devant le RN de Marine Le Pen. Suivent derrière Les Républicains et l'UDI ainsi que le parti Reconquête!, la formation d'extrême droite menée par Eric Zemmour, qui se présente lui-même dans le Var.

«Troisième tour»

Pour obtenir la majorité absolue à l'issue du second tour le 19 juin, la confédération Ensemble! (LREM, MoDem, Horizons et Agir) doit décrocher au moins 289 des 577 sièges. Un objectif que les sondages présentent comme incertain, même s'ils donnent la macronie en tête des projections de sièges au second tour.

Si Ensemble! arrive premier, mais sans atteindre la barre des 289 élus, Emmanuel Macron ne disposerait que d'une majorité relative à l'Assemblée nationale. Une perspective peu réjouissante pour le président de la République qui devra sans doute chercher le soutien d'autres groupes politiques pour approuver les textes.

Si, cas de figure le moins probable, la Nupes de Jean-Luc Mélenchon remporte la majorité absolue, Emmanuel Macron serait privé de pratiquement tous ses pouvoirs. «Ce n'est plus lui qui déterminera la politique de la Nation, mais la majorité à l'Assemblée nationale et le Premier ministre qui en sera issu», résume Dominique Rousseau, professeur de droit constitutionnel à l'université Panthéon-Sorbonne.

C'est avec cet objectif en tête que Jean-Luc Mélenchon n'a cessé de répéter qu'il voulait faire de ces législatives «un troisième tour» qui lui permettra d'être élu «Premier ministre», malgré un réservoir de voix qui risque de lui faire défaut au second tour.

Rempart contre «les extrêmes»

Emmanuel Macron, qui a effectué quatre déplacements au cours de la campagne, a choisi lui de se poser, comme lors de la présidentielle, en rempart contre «les extrêmes».

Fustigeant le manque de crédibilité, selon lui, de la Nupes sur le plan économique, il réclame une majorité «forte et claire» afin de pouvoir mettre en oeuvre son programme.

Quinze membres du gouvernement en lice

En comptant Elisabeth Borne, quinze membres du gouvernement sont en lice aux législatives et devront quitter l'exécutif en cas de défaite conformément à une règle déjà appliquée en 2017 par Emmanuel Macron. Près de 6300 candidats briguent les 577 sièges, soit 20% de moins qu'en 2017, du fait notamment de l'accord à gauche.

Après Saint-Pierre-et-Miquelon, les bureaux ouvrent aussi samedi en Guyane (13h00 à Paris), puis une heure après en Martinique, en Guadeloupe, à Saint-Martin et à Saint-Barthélemy.

Dans le Pacifique, les électeurs de Nouvelle-Calédonie et de Wallis et Futuna votent dimanche, c'est-à-dire à partir de samedi 22h00 à l'heure de Paris.

Les Polynésiens avaient voté il y a une semaine pour le premier tour, tout comme les Français de l'étranger. Pour ces derniers, le vote sur internet pour le second tour commence également ce samedi. Enfin on votera dimanche à La Réunion, comme à Mayotte, où le décalage horaire avec la métropole est moindre.

Aux Antilles comme en Guyane, les urnes risquent d'être largement boudées par les électeurs, dans ce scrutin qui mobilise assez peu. En 2017, l'abstention avait atteint 68,7% en Martinique, frôlait les 70% en Guadeloupe et 64,9% en Guyane.