Sanctions drastiques Les Occidentaux mettent en garde la Russie

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11.2.2022 - 21:20

Les dirigeants occidentaux, dont le président américain Joe Biden, le chancelier allemand Olaf Scholz et le président français Emmanuel Macron, ont promis des sanctions «rapides et drastiques» contre Moscou si la Russie envahit l'Ukraine.

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Le président américain Joe Biden. 
Le président américain Joe Biden. 
KEYSTONE

Ils se sont entretenus vendredi après-midi alors que s'enlisent les efforts diplomatiques européens pour tenter d'éviter que la crise russo-occidentale autour de ce pays ne dégénère en guerre.

«Les alliés sont déterminés à prendre ensemble des sanctions rapides et drastiques contre la Russie en cas de nouvelles violations de l'intégrité territoriale et de la souveraineté de l'Ukraine», a tweeté le porte-parole du chancelier allemand, à l'issue de cette réunion. «Tous les efforts diplomatiques visent à persuader Moscou d'aller vers une désescalade. Le but est d'empêcher une guerre en Europe».

Outre MM. Biden, Scholz et Macron, la téléconférence avait réuni le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen et le président du Conseil européen, Charles Michel. De même que le Premier ministre britannique, Boris Johnson, le président polonais, Andrzej Duda, ou encore le président du Conseil italien Mario Draghi, et le Premier ministre canadien, Justin Trudeau.

Ursula von der Leyen a «réaffirmé le fait que toutes les options étaient sur la table et que les sanctions concerneraient les secteurs financier et énergétique, ainsi que les exportations de produits de haute technologie», ont précisé ses services. Le Premier ministre britannique Boris Johnson a lui déclaré à ses alliés «craindre pour la sécurité de l'Europe».

Situation volatile

Signe de la volatilité de la situation, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a estimé vendredi que la Russie pouvait «à tout moment» envahir l'Ukraine, aux frontières de laquelle elle a massé plus de 100'000 militaires et des armes lourdes depuis des mois.

Les Russes «ont tout ce dont ils ont besoin pour tout mettre à exécution, d'une invasion mineure à l'est, d'attaques mineures un peu partout en Ukraine à une invasion complète avec, éventuellement, une occupation de toute l'Ukraine ou de certaines parties» du pays, a déclaré pour sa part le chef du renseignement norvégien, le vice-amiral Nils Andreas Stensønes. Et de souligner que la décision n'appartient plus qu'au président russe Vladimir Poutine.

Plusieurs séries de pourparlers ces derniers jours n'ont pas permis de progresser pour résoudre la crise, que les Occidentaux décrivent comme la plus dangereuse depuis la fin de la Guerre froide il y a trois décennies. Vendredi, le Kremlin a relevé que des discussions réunissant la veille à Berlin des représentants de la Russie, de l'Ukraine, de l'Allemagne et de la France n'avaient produit «aucun résultat».

Moscou, qui a déjà annexé la Crimée en 2014, dément toute velléité agressive envers l'Ukraine. Mais elle conditionne toute désescalade à une série d'exigences, notamment l'assurance que Kiev n'intégrera jamais l'Otan. Inacceptable, jugent les Occidentaux.

Nouvelles manoeuvres

En parallèle de ce constat, la Russie a annoncé de nouvelles manoeuvres militaires à la frontière ukrainienne. Alors que la Russie mène depuis jeudi des manoeuvres d'envergure au Bélarus, voisin de l'Ukraine, Moscou a annoncé vendredi d'autres entraînements aux «missions de combat» dans la région frontalière russe de Rostov, avec des centaines de soldats et des chars.

Par ailleurs, la marine russe conduit des manoeuvres en mer Noire dont l'Ukraine est aussi riveraine. Face au spectre d'une guerre sur le sol européen, les dirigeants du Vieux continent poursuivent leurs efforts diplomatiques.

Dans la foulée d'Emmanuel Macron, M. Scholz doit voir lundi à Kiev le président Volodymyr Zelensky. Puis il doit voir Vladimir Poutine mardi à Moscou, où le ministre de la Défense russe Sergueï Choïgou a jugé vendredi que les relations de son pays avec Londres étaient au plus bas en recevant son homologue britannique Ben Wallace.

Fossé

Jeudi à Berlin, des discussions au format «Normandie», réunissant Russie, Ukraine, Allemagne et France, ont montré le fossé qui sépare Moscou d'avec les Occidentaux et leurs alliés ukrainiens. Les discussions, qui ont duré près de dix heures, ont été «difficiles», ont indiqué à l'AFP des sources proches des négociateurs français et allemands.

Moscou insiste notamment pour que Kiev négocie directement avec les séparatistes appuyés par la Russie que l'armée ukrainienne combat depuis 2014 dans l'est du pays, un conflit qui a fait plus de 14'000 morts. L'Ukraine refuse catégoriquement, estimant que Moscou est le seul interlocuteur pertinent en tant que parrain des séparatistes.

Néanmoins, Kiev a estimé vendredi que «tout le monde a la volonté d'obtenir un résultat» et que les pourparlers allaient se poursuivre.