BrésilPerquisitions chez le fils de Bolsonaro, soupçonné d'espionnage
ATS
29.1.2024 - 20:16
La police brésilienne a mené lundi des perquisitions à des adresses de l'un des fils de l'ex-chef d'Etat Jair Bolsonaro, dans le cadre d'une enquête sur des soupçons d'espionnage illégal sous sa présidence.
Keystone-SDA
29.01.2024, 20:16
ATS
«De nouvelles perquisitions ont été menées dans la continuité» d'une opération ayant eu lieu jeudi, «avec pour objectif d'enquêter sur une organisation criminelle au sein de l'Agence brésilienne de renseignement (Abin)», a fait savoir la police fédérale (PF) dans un communiqué.
Une source de la PF a indiqué à l'AFP que Carlos Bolsonaro, conseiller municipal de Rio de Janeiro et deuxième fils de l'ancien président d'extrême droite, était ciblé par les perquisitions de lundi.
Selon des documents de justice, les enquêteurs soupçonnent l'Abin d'avoir utilisé un logiciel espion israélien dénommé FirstMile pour espionner des centaines de responsables politiques et personnalités publiques sous la présidence Bolsonaro (2019-2022).
Au total, la PF s'est rendue à neuf adresses lundi, dans les Etats de Rio de Janeiro (sud-est), Goias (centre-ouest) et Bahia (nord-est), ainsi que dans le district fédéral de Brasilia.
«Noyau politique»
Selon la presse brésilienne, le domicile de Carlos Bolsonaro à Rio de Janeiro et son cabinet à l'assemblée municipale ont été perquisitionnés.
Des images de la chaîne GloboNews montrent par ailleurs des policiers sortant d'une maison à Angra dos Reis, cité balnéaire située à environ 150 km de Rio, sous les yeux de Jair Bolsonaro et de son fils Carlos, filmés devant la porte d'entrée.
Le site d'informations G1 affirme qu'un ordinateur de l'Abin a été saisi lundi à l'une des adresses liées à Carlos Bolsonaro, ce que Fabio Wajngarten, un des avocats de sa famille, a formellement nié sur X (anciennement Twitter).
La PF a expliqué dans son communiqué que cette «nouvelle étape» de l'opération lancée jeudi ciblait le «noyau politique, pour identifier les principaux destinataires et bénéficiaires d'informations produites illégalement par l'Abin à travers des actes clandestins».
Nombreuses perquisitions
Jeudi, 21 perquisitions avaient été menées, notamment le domicile de l'ancien chef de l'Abin, Alexandre Ramagem, aujourd'hui député fédéral au sein du Parti libéral de M. Bolsonaro. Ces interventions policières avaient été autorisées par Alexandre de Moraes, juge de la Cour suprême et président du Tribunal supérieur électoral.
Le document judiciaire qui donnait le feu vert aux premières perquisitions citait le juge Moraes parmi les personnes ayant été espionnées, tout comme l'ancien président de la Chambre des députés Rodrigo Maia et Camilo Santana, gouverneur de l'Etat du Ceara (nord-est) à l'époque et aujourd'hui ministre de l'Education du président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva.
Jair Bolsonaro, 68 ans, est cerné par les affaires, pour corruption notamment, depuis qu'il a perdu la présidentielle fin 2022 face à Lula.