Allemagne Scholz candidat du SPD à la chancellerie

ATS

10.8.2020 - 17:21

La formation d'Olaf Scholz stagne à 15% des intentions de vote dans les sondages, tandis que la CDU d'Angela Merkel et son allié bavarois CSU sont remontés à entre 36 et 38%.
La formation d'Olaf Scholz stagne à 15% des intentions de vote dans les sondages, tandis que la CDU d'Angela Merkel et son allié bavarois CSU sont remontés à entre 36 et 38%.
Source: KEYSTONE/EPA/HAYOUNG JEON

Le parti social-démocrate (SPD) allemand, allié au gouvernement d'Angela Merkel, a lancé les hostilités en vue du scrutin législatif de 2021. Il a désigné lundi Olaf Scholz, l'actuel ministre des Finances, comme son candidat.

Ces élections marqueront la fin d'une ère, la conservatrice Angela Merkel ayant décidé de ne pas se représenter à l'issue de son quatrième mandat.

«Je me réjouis de cette nomination et je veux gagner», a déclaré cet homme placide de 62 ans, également vice-chancelier, lors d'une conférence de presse à Berlin.

Choix unanime

La coprésidente du SPD Saskia Esken avait annoncé plus tôt dans la journée le choix unanime des instances dirigeantes du plus vieux parti d'Allemagne sur son compte Twitter, affirmant: «Nous nous réjouissons à l'avance d'une campagne électorale formidable et couronnée de succès».

Il s'agit d'une revanche pour ce vieux routier de la politique, connu pour son sens du consensus, après le camouflet subi l'an passé quand les membres du SPD avaient préféré un duo d'inconnus, Mme Esken et Norbert Walter-Borjans, considérés comme plus à gauche, pour les diriger.

«Gestionnaire de crise numéro un»

Ces derniers mois, Olaf Scholz a aiguisé son profil de dirigeant par sa gestion de la crise économique provoquée par le nouveau coronavirus, en bouclant un gigantesque plan de soutien à l'économie et aux Allemands.

«Nous avons le gestionnaire de crise numéro un de l'Allemagne comme candidat à la chancellerie», a d'ailleurs commenté le ministre des Affaires étrangères Heiko Maas, également du SPD.

15% des intentions de vote

La formation plus que centenaire n'en a toutefois pas profité, stagnant à 15% des intentions de vote dans les sondages, tandis que la CDU d'Angela Merkel et son allié bavarois CSU sont remontés à entre 36 et 38%. Les Verts, considérés comme de potentiels partenaires des conservateurs dans une coalition, tournent autour de 20%.

Le secrétaire général de la CDU Paul Ziemiak a déclaré lundi «prendre acte sereinement» de la candidature d'Olaf Scholz. Le co-dirigeant des Verts, le très populaire Robert Habeck, a de son côté jugé «prématuré» le lancement d'une campagne électorale notamment dans un contexte où l'Allemagne redoute une deuxième vague de la pandémie dans les semaines à venir.

A contrecoeur dans le gouvernement

Le SPD était entré à contrecoeur dans le gouvernement de Mme Merkel en mars 2018.

Le parti aurait préféré se ressourcer dans l'opposition après la claque reçue aux législatives de 2017. Mais après une crise politique de plusieurs semaines, il avait fini par nouer une nouvelle alliance pour éviter au pays des élections anticipées. Le parti avait alors obtenu 20,5% des voix, un score historiquement bas.

La CDU a plusieurs prétendants

Les conservateurs ont eux plusieurs prétendants à la succession d'Angela Merkel. Mais ils ont prévu d'attendre le prochain congrès à l'automne pour désigner leur candidat et nouveau président du parti, après le renoncement de la dauphine de la chancelière Annegret Kramp-Karrenbauer.

Parmi eux figurent l'ancien député et avocat d'affaires Friedrich Merz, autrefois évincé par Angela Merkel, le chef du gouvernement de Rhénanie-du-nord-Westphalie Armin Laschet et celui de Bavière Markus Söder, loué pour sa gestion de la crise du nouveau coronavirus.

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