De Sydney à Londres en passant par Le Cap, les militants écologistes d'Extinction Rebellion ont entamé lundi deux semaines d'actions coups de poing. Ils veulent dénoncer l'inaction «criminelle» des gouvernements sur le climat, entraînant des dizaines d'arrestations.
Deux semaines après l'appel plein de colère de Greta Thunberg aux dirigeants de la planète à l'ONU, Extinction Rebellion, mouvement né en 2018 au Royaume-Uni qui prône la désobéissance civile, a promis de semer la pagaille dans les capitales du monde entier. Des actions ont été menées d'abord en Nouvelle-Zélande et en Australie, puis en Europe.
A Londres, qui s'annonce comme un épicentre de la mobilisation, les manifestants ont notamment entrepris de bloquer Westminster, où sont concentrés les lieux de pouvoir. La police a fermé à la circulation automobile le pont qui fait face à Big Ben. Deux cent septante-six personnes ont été arrêtées, dont certaines dès ce week-end, selon un bilan de la police londonienne lundi à la mi-journée.
«Changements radicaux»
«Nous avons besoin de changements radicaux», mais «le gouvernement ne s'occupe que du Brexit», a déclaré à l'AFP Harriet Thody, 53 ans, assise sur la chaussée, recouverte d'un drapeau rose d'Extinction Rebellion. «Stop à la guerre, stop au changement climatique», pouvait-on lire sur certaines pancartes.
Au mégaphone, l'un des militants a qualifié de «héros» ses camarades, affirmant à la police qu'ils venaient dans un esprit «pacifique».
Extinction Rebellion est né au Royaume-Uni fin 2018 à l'initiative d'universitaires notamment, inspiré par la stratégie de lutte pour les droits civiques aux Etats-Unis dans les années 1960. Il s'est étendu grâce aux réseaux sociaux et revendique aujourd'hui 500 groupes dans 72 pays.
Objectif 30'000 personnes
Le fait que les manifestants soient prêts à se faire arrêter montre au gouvernement que «des citoyens respectueux des lois sont suffisamment désespérés par leur inaction», a déclaré à l'AFP à Londres Oshik Ronem, 46 ans, pour qui signer des pétitions ne suffit plus.
Les militants d'Extinction Rebellion ont prévu quinze jours de désobéissance civile à travers la planète (archives).
Des milliers d'Australiens sont attendus cette semaine aux nombreux événements organisés à travers le pays
Londres s'annonce comme un épicentre de la mobilisation.
A Berlin, des centaines de manifestants ont investi l'un des principaux ronds-points de la capitale allemande.
Série d'actions pour le climat
Les militants d'Extinction Rebellion ont prévu quinze jours de désobéissance civile à travers la planète (archives).
Des milliers d'Australiens sont attendus cette semaine aux nombreux événements organisés à travers le pays
Londres s'annonce comme un épicentre de la mobilisation.
A Berlin, des centaines de manifestants ont investi l'un des principaux ronds-points de la capitale allemande.
Extinction Rebellion espère rassembler dans la capitale britannique 20'000 à 30'000 personnes sur deux semaines et ainsi réunir cinq fois plus de monde qu'en avril dernier. Les activistes avaient alors mené pendant 11 jours des actions perturbant la circulation, donnant lieu à plus de 1100 arrestations.
De Madrid au Cap
En Espagne, le mouvement a rassemblé 200 manifestants devant le ministère de la Transition écologique à Madrid, où certains ont installé des tentes dans l'intention de camper. «Seule une révolution mondiale, massive, accompagnée de désobéissance civile non violente peut générer les changements nécessaires à notre survie», a lancé une porte-parole espagnol de XR, Mabel Moreno.
Les militants d'Extinction Rebellion ont également mené des actions à Berlin, Vienne ou Amsterdam, avec 75 respectivement plus de 90 arrestations dans ces deux dernières capitales. A Paris, des centaines de militants écologistes ont occupé ce week-end un centre commercial, «symbole du capitalisme» selon eux, pendant 17 heures.
A près de 10'000 kilomètres de là, au Cap, quelques dizaines de militants se sont rassemblés. L'un des responsables locaux d'Extinction Rebellion a souligné que c'est le «Sud qui a le moins contribué aux émissions de CO2 qui en souffrira en premier, et le plus durement». Les perturbations du trafic symbolisent «les perturbations bien plus importantes» qui s'annoncent.
Amérique
A New York, environ 200 militants vêtus de noir ont mis en scène une «marche funèbre». Entourant des cercueils de carton symbolisant les victimes du changement climatique, parfois couverts de faux sang, imitant des sanglots, ils ont marché de la pointe de Manhattan jusqu'à la Bourse de Wall Street, où une douzaine d'entre eux ont été interpellés.
Au Canada, plusieurs dizaines de manifestants ont bloqué des ponts autoroutiers dans au moins trois villes: Toronto, Halifax et Edmonton. D'autres actions étaient attendues dans la journée à Vancouver et Victoria.
«Le temps presse»
Tandis que des événements sont également prévus en Inde, ou encore à Buenos Aires, en Australie, les militants prévoient des événements comme la promulgation de la disparition des abeilles, un défilé nu ou un cortège funèbre pour la planète. «Nous avons essayé les pétitions, le lobbying et les manifestations, et maintenant le temps presse», a déclaré une militante australienne.
En Amérique du Nord, Extinction Rebellion cherche à frapper les esprits
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