Manque d'hommes et d'armesL'Ukraine admet une situation «extrêmement complexe» sur le front
hl
14.2.2024 - 13:35
Le nouveau commandant en chef ukrainien Oleksandre Syrsky a jugé mercredi la situation sur le champ de bataille «extrêmement complexe», après un premier déplacement sur le front. L'Ukraine manque d'hommes et d'armes face à l'envahisseur russe.
hl
14.02.2024, 13:35
ATS
Ces difficultés risquent de s'aggraver, la nouvelle enveloppe d'aide américaine, cruciale pour reconstituer l'arsenal ukrainien, étant bloquée du fait des divisions de la classe politique.
Kiev peut néanmoins se targuer de continuer de faire souffrir la flotte russe en mer Noire, y revendiquant mercredi la destruction d'un énième navire. L'Otan a souligné le même jour les «lourdes pertes» infligées à la marine russe en mer Noire, y voyant «un grand succès» des forces ukrainiennes.
Première visite sur le front
«Les occupants russes continuent d'augmenter leurs efforts et dépassent en nombre» les forces ukrainiennes, a déclaré le général Syrsky sur Telegram, l'Ukraine peinant à regarnir les rangs de son armée, deux ans après le début de l'invasion russe.
«Nous faisons tout notre possible pour empêcher l'ennemi d'avancer sur notre territoire et pour tenir nos positions», a souligné le nouveau commandant en chef, reconnaissant que ses forces souffraient pour contenir les multiples assauts russes dans l'Est.
M. Syrsky a été nommé à ce poste la semaine dernière, le président ukrainien Volodymyr Zelensky réclamant des «changements» après l'échec de la contre-offensive ukrainienne de l'été 2023.
Pour sa première visite sur le front en tant que commandant en chef, le général s'est rendu avec le ministre de la Défense, Roustem Oumerov, dans les zones d'Avdiïvka et de Koupiansk, deux des points les plus chauds du front Est.
«Minimiser» les pertes
«Nous prenons toutes les mesures possibles pour minimiser nos pertes et sauver la vie de nos soldats», a-t-il assuré, affirmant qu'à l'inverse l'armée russe «ne compte pas ses pertes» à Avdiïvka. Selon l'armée ukrainienne, quelque 50'000 soldats russes sont déployés dans la zone.
Depuis octobre, après la grande contre-offensive ratée de l'Ukraine, les forces russes mènent des assauts et bombardements massifs pour conquérir cette cité industrielle fortement détruite.
La position des défenseurs ukrainiens s'est dégradée depuis janvier et le maire de la ville, Vitaly Barabach, a évoqué récemment une situation «critique» dans certains quartiers, admettant de premiers combats de rue.
En mer Noire en revanche, où l'Ukraine a réussi en 2023 à faire battre en retraite la puissante flotte russe à l'aide de missiles et de drones maritimes, Kiev a de nouveau revendiqué la destruction d'un navire ennemi. «Les forces armées ukrainiennes avec des unités du renseignement militaire ont détruit un grand navire de débarquement, le 'Caesar Kounikov'», a déclaré l'état-major ukrainien sur Telegram.
Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin, n'a pas voulu commenter. La Russie ne reconnait que très rarement ses pertes.
Le département du renseignement militaire ukrainien (GUR) a expliqué avoir utilisé des drones navals Magura V5 pour frapper le bateau au large d'Aloupka, lui causant «des trous critiques» si vient que le bateau «a commencé à couler».
Une mère, un fils, une femme enceinte
L'armée de Moscou continue par ailleurs ses frappes sur des villes ukrainiennes près du front. Dans la nuit de mardi à mercredi, trois personnes ont été tuées lors du bombardement ayant touché un hôpital à Selydove (Est), selon les autorités locales. Les victimes sont une mère de 36 ans, son fils de neuf ans et une femme enceinte de 38.
Sur la question de l'aide militaire américaine, l'Ukraine continue de presser ses alliés d'accélérer les livraisons d'armes et de munitions.
Mardi, le président ukrainien Volodymyr s'était déclaré «reconnaissant» envers les sénateurs américains après le vote d'une enveloppe de 60 milliards de dollars pour l'Ukraine.
Mais l'adoption de cette aide est bloquée par le chef républicain de la Chambre des représentants, en dépit d'un appel du président américain Joe Biden à «choisir l'Amérique» face à la Russie de Vladimir Poutine.