Ville stratégique en Ukraine Situation «extrêmement tendue» autour de Bakhmout

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28.2.2023 - 12:15

L'armée ukrainienne a fait état mardi d'une situation «extrêmement tendue» autour de Bakhmout, à l'épicentre des combats dans l'est de l'Ukraine. Les troupes russes y ont gagné du terrain ces dernières semaines et tentent désormais d'encercler la cité.

Soldat ukrainien blessé traité dans un hôpital de campagne près de Bakhmout.
Soldat ukrainien blessé traité dans un hôpital de campagne près de Bakhmout.
KEYSTONE/AP/Evgeniy Maloletka

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Malgré une importance stratégique contestée par les experts, Bakhmout est devenue un symbole de la lutte pour le contrôle de la région industrielle du Donbass. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui s'était rendu sur place en décembre, avait juré de défendre cette ville-forteresse «aussi longtemps que possible».

«La situation aux alentours de Bakhmout est extrêmement tendue», a constaté mardi le commandant des forces terrestres ukrainiennes, Oleksandre Syrsky, cité par le centre de presse officiel de l'armée.

Selon lui, le groupe paramilitaire russe Wagner, dont les hommes sont en première ligne dans cette bataille, «a envoyé à l'attaque ses unités les mieux préparées, qui tentent de percer la défense de nos troupes et d'encercler la ville».

Le patron de Wagner, Evguéni Prigojine, a revendiqué tour à tour ces dernières semaines la prise de localités autour de Bakmout, notamment au nord de celle-ci.

L'état-major ukrainien a signalé mardi des combats sur d'autres points du front: à Koupiansk dans le nord-est, à Avdiïvka près du bastion séparatiste de Donetsk et à Lyman, une ville de l'est reprise aux Russes en septembre.

Des civils restés à Bakhmout

Conséquence de cette lente poussée russe, trois des quatre routes permettant aux Ukrainiens d'approvisionner Bakhmout ont été coupées, ne laissant plus que, comme voie de sortie, celle menant, plus à l'ouest, vers Tchassiv Iar, au sud de laquelle les Russes essaient également de progresser.

Bakhmout, qui comptait 70'000 habitants avant la guerre, a été en grande partie détruite par les combats qui ont provoqué de lourdes pertes dans les deux camps.

Le gouverneur de la région de Donetsk, Pavlo Kyrylenko, a révélé à la mi-février que moins de 5000 civils, dont environ 140 enfants, restaient toujours en ville malgré le danger.

M. Zelensky avait reconnu lundi soir que la situation aux alentours de Bakhmout devenait «de plus en plus compliquée» pour les soldats ukrainiens, qui ont décrit des scènes de destructions rappelant celles de la Première Guerre mondiale.

«Nous sommes ici»

Les militaires ukrainiens interrogés par l'AFP à Bakhmout lundi ont affirmé garder le moral. «Nous ne pouvons pas connaître toute la situation opérationnelle, mais nous sommes ici, nous ne nous sommes pas enfuis», a déclaré un soldat de 44 ans dont le nom de guerre est «Kaï».

«Pas seulement Bakhmout mais la Crimée et tout le reste, nous allons tout récupérer», a renchéri «Ded», 45 ans, en tirant sur une cigarette.

«Fox», 40 ans, est plus réaliste: «je comprends contre quel pays nous nous battons (...). Ils ont des gens intelligents là-bas, des gens qui savent comment se battre. Ils pensent, ils apprennent, de la même façon que nous», constate-t-il.

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