Représailles «multiples» Soldats tués en Jordanie: la réponse américaine se précise

ATS

30.1.2024 - 19:57

Joe Biden a déclaré mardi que «oui», il avait décidé comment riposter après la mort de trois militaires américains. La réponse prendra probablement la forme de représailles «multiples».

L'attaque au drone dimanche a visé une base logistique américaine située en plein désert jordanien, à la frontière avec l'Irak et la Syrie (archives).
L'attaque au drone dimanche a visé une base logistique américaine située en plein désert jordanien, à la frontière avec l'Irak et la Syrie (archives).
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Interrogé au sujet de l'Iran, le président américain a dit: «Je les tiens pour responsables dans la mesure où ils fournissent les armes aux gens qui ont fait ça», en l'occurrence les combattants responsables de l'attaque meurtrière dimanche en Jordanie, près de la frontière syrienne.

Le démocrate de 81 ans, qui fait face à une intense pression de ses adversaires républicains pour répondre fermement à Téhéran, n'a pas donné plus de détails lors d'un échange rapide avec les journalistes à la Maison Blanche, avant de partir faire campagne pour la journée en Floride (sud-est).

«Il est très possible que vous assistiez à une réponse graduée, pas une seule action mais potentiellement de multiples actions,» a ensuite ajouté le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, John Kirby, à bord de l'avion présidentiel.

La veille, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken avait lui évoqué des représailles «à plusieurs niveaux, menées par étapes et étalées dans le temps.»

Retour des corps

Avant de partir pour la Floride, où il doit lever des fonds pour sa campagne, Joe Biden s'est entretenu avec les familles des trois soldats tués. C'est avec leur accord qu'il se rendra, selon John Kirby, à la base de Dover (nord-est) vendredi, pour assister à une cérémonie à l'occasion du rapatriement des dépouilles.

Le président américain a aussi répété mardi qu'il ne voulait pas d'une «guerre plus étendue au Moyen-Orient», un leitmotiv des Américains depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas.

L'attaque au drone dimanche a visé une base logistique américaine située en plein désert jordanien, à la frontière avec l'Irak et la Syrie. Elle a fait trois morts et plusieurs dizaines de blessés, selon l'armée américaine.

De quoi raviver les critiques de la droite américaine sur la stratégie de Joe Biden envers l'Iran, qu'elle juge bien trop complaisante. L'ancien président Donald Trump, ultra favori de la primaire de son parti, avait réagi dès dimanche en critiquant la «faiblesse» de son successeur.

Le chef de file des sénateurs républicains, Mitch McConnell, a pour sa part déclaré: «Le monde entier attend de voir si le président se décide enfin à utiliser la puissance américaine pour forcer l'Iran à changer de comportement».

Chine et Russie

Les Etats-Unis ont essuyé de nombreuses frappes contre des positions au Moyen-Orient depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, le 7 octobre, mais n'avaient jusqu'à dimanche pas déploré de pertes humaines.

L'armée américaine a déjà répliqué, de manière ciblée, contre des groupes pro-Iran en Irak et en Syrie, tout comme elle a frappé au Yémen les rebelles Houthis, soutenus par Téhéran et qui multiplient les attaques contre des navires en mer Rouge.

Joe Biden ne veut surtout pas, en pleine année électorale, être entraîné dans un conflit régional étendu. Il s'est jusqu'ici gardé de frapper directement l'Iran – que ce soit en visant son territoire ou de hauts responsables militaires.

Le président américain, qui se présente comme un garant de l'ordre et de la démocratie au niveau international, doit, en plus des critiques de ses adversaires politiques, encaisser les appels au calme des grandes rivales de l'Amérique, la Russie et la Chine.

«Nous considérons que le niveau de tension est très alarmant et que le moment est venu de prendre des mesures pour désamorcer les tensions», a déclaré mardi le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, à la presse qui l'interrogeait sur le risque de représailles américaines contre l'Iran, un allié de Moscou.

Pékin a de son côté appelé «toutes les parties concernées» au «calme et à la retenue».