Soupçons d'ingérence russePerquisitions chez un «collaborateur» du Parlement européen
ATS
29.5.2024 - 13:43
Des perquisitions sont en cours dans les bureaux d'un «collaborateur» du Parlement européen à Bruxelles et à Strasbourg, ainsi qu'à son domicile bruxellois, dans le cadre de l'enquête sur des soupçons d'ingérence russe et de corruption, a annoncé mercredi le parquet fédéral belge.
29.05.2024, 13:43
29.05.2024, 13:44
ATS
Selon une source proche du dossier, la personne visée est un ancien assistant parlementaire de l'eurodéputé allemand Maximilian Krah, du parti d'extrême droite Alternative pour l'Allemagne (AfD).
Il est désormais assistant parlementaire de l'eurodéputé néerlandais Marcel de Graaff, membre du Forum pour la démocratie, un parti eurosceptique et conservateur néerlandais.
«Ces perquisitions s'inscrivent dans le cadre d'un dossier d'ingérence, de corruption passive et d'appartenance à une organisation criminelle, et concernent des indices d'ingérence russe, selon lesquels des membres du Parlement européen auraient été approchés et payés pour promouvoir la propagande russe via le 'site web d'information' Voice of Europe», a indiqué le parquet dans un communiqué.
«Des indices prouvent que le collaborateur du Parlement européen en question a joué un rôle important dans cette affaire», a-t-on ajouté de même source.
L'enquête a été lancée par le parquet fédéral belge en avril, après l'identification d'un réseau d'influence financé par Moscou.
Interdit de diffusion
Prague a révélé fin mars la découverte par les services de renseignement tchèques d'un réseau financé et orchestré par Moscou qui répandait la propagande prorusse sur l'Ukraine via le site «Voice of Europe». La Belgique avait ensuite souligné que, selon ses services, des eurodéputés «avaient touché de l'argent» dans ce cadre pour relayer les messages de la Russie.
Le site «Voice of Europe» a récemment été placé sur une liste de sanctions de l'UE, et interdit de diffusion.
«Dans le cadre d'un dossier du parquet fédéral lancé en avril 2024, la police judiciaire fédérale de Bruxelles, sur ordre d'un juge d'instruction du tribunal néerlandophone de Bruxelles, a procédé le 29 mai à des perquisitions au domicile d'un collaborateur du Parlement européen à Schaerbeek (une commune de Bruxelles) ainsi qu'à son bureau au Parlement européen de Bruxelles», a précisé le parquet.
«Parallèlement, en étroite collaboration avec Eurojust et les autorités judiciaires françaises, une perquisition a également été menée, à la demande du juge d'instruction belge, dans le bureau de ce collaborateur au Parlement européen de Strasbourg», ajoute le communiqué.